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Critique de Fabinou7


« Chat perché, raconte une histoire, celle de Delphine et Marinette », les enfants de la fin du XXème siècle ont sans doute dû faire tous les efforts du monde pour oublier la rengaine tenace du dessin animé. Et pourtant, j'ai décidé de me replonger dans les fameux contes du chat perché, sorte de souvenir poussiéreux et tendre de la prime jeunesse.

Ces histoires se déroulent à la ferme où deux soeurs écolières vivent chaque jour des aventures insolites et surnaturelles avec des animaux pour le moins volubiles.
Le chat qui me semblait prépondérant n'est finalement qu'un animal parmi les autres, ceux de la ferme, et puis quelques exotiques. Les parents, sévères, sont souvent les « dindons », si j'ose dire, de la farce, les fillettes réussissant toujours avec l'aide des animaux à se tirer des pires punitions.
Chaque histoire est indépendante mais je conseille de les lire à la suite, il y a quelques clins d'oeil « quand même ! » (comme dirait Sarah Bernhardt).

Le livre va plus loin que le simple charme champêtre, c'est toute une atmosphère qui entoure le lecteur. Celui-ci se retrouve plongé au milieu des bêtes, dans la cour de la ferme. On pourrait imaginer cent contes coulés dans le même moule, on a une impression d'intemporel, comme si les fillettes étaient figées dans le temps, avec leur parents, leur ferme, leur chemin d'école, la forêt et ses bêtes sauvages toutes proches. C'est peut-être ça, l'odeur de l'enfance, celle de l'éternité, des minutes qui sont des heures, de ces jeux sans fins à inventer la vie, et de ce parfum de gâteau tout chaud qui, après avoir couru jusqu'à plus souffle, nous rappelle au foyer.

On ne peut pas parler de « morale » au sens des Fables de la Fontaine. Marcel Aymé, dans sa préface, pense cette oeuvre comme un divertissement à l'attention des jeunes lecteurs. Mais néanmoins la magie enfantine compose avec les réalités les plus tristes de la vie, notamment la mort, sans pour autant tomber dans la dramatisation ou le fatalisme, c'est peut-être l'aspect philosophique du livre, la sagesse des bêtes, qui n'ignorent pas leur triste sort, elles appliquent la maxime d'Euripide : « Hélas ! Pourquoi Hélas ? C'est le lot des mortels. »

Il ne tient qu'à vous désormais de passer une tête dans l'étable, quand les parents sont couchés, et de saluer la petite poule blanche, le boeuf savant, le chien aveugle, le canard ingénieux, le cochon capricieux et sentir, se frottant contre vos guiboles, le ronronnement espiègle et chaleureux du chat perché.
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