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Critique de JeffreyLeePierre


J'ai reçu cette bande dessinée dans le cadre d'une Masse critique privilégiée et en remercie Babelio et les Éditions Delcourt.

C'est d'abord un superbe objet : des dimensions supérieures au commun des BD ; une couverture cartonnée granuleuse, façon tissu, si agréable au toucher ; une superbe page de garde qui imite la toile de Jouy et son joli rose tyrien foncé dit « rouge framboise ».
Les pages de titre et le préambule reprennent le style des livres du XVIIIe siècle. N'y manquent que l'année de publication en chiffres romains et la mention légale d'époque « par privilège du roi ».

Le résumé en quatrième de couverture laisse penser à une inspiration sadienne, notamment en reprenant son leitmotiv que la description complaisante de tant d'infamies a pour unique but de montrer la supériorité de la vertu sur le vice.
En fait, il n'en est rien, on est plutôt dans l'ambiance coquine et amorale des Liaisons Dangereuses, ce qui en fait un ouvrage tous publics. Impression renforcée par le côté roman épistolaire transposé en bande dessinée.
Cela dit, la trilogie ira plus loin : ce premier tome promet une suite en Nouvelle-France, entendez en Amérique du Nord, étendant outre Atlantique le champ d'action de notre flamboyant anti-héros. Mais tout ça, à part deux planches flashforward bizarrement intercalées en fin de première partie, ce sera pour les deux albums prévus plus tard.

Côté graphique, c'est de bonne facture mais je ne suis pas ébloui. le découpage reste très classique. Les dessins et couleurs sont très soignés, avec un rendu un peu trop léché à mon goût. Surtout quand on y ajoute une représentation un peu caricaturale d'une bonne partie des visages. Tout ça me rappelle un peu mon unique réticence concernant le magnifique Les Indes Fourbes.

Et oui : parce que l'argument du bandeau promotionnel, c'est qu'on a affaire au « nouveau scénario virtuose » du brillant Alain Ayroles.
C'est évidemment difficile à apprécier après ce premier tome, au premier tiers de l'histoire. On a ici un pastiche plaisant des Liaisons Dangereuses, avec subornation de femme vertueuse en objet d'un pari. Et puis un peu d'intrigues de cour (celle de Louis XIV) doublées d'une édifiante leçon sur la façon d'accéder à ladite cour quand on est davantage libertin que suffisamment bien né. Tout cela écrit dans un délicieux français suranné, censément Grand Siècle.

En tous cas, cette charmante mise en place promet de bons moments et invite à poursuivre l'aventure dans les deux tomes à venir.
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