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Critique de nanouche


Bedřich Fritta (1906-1944), de son vrai nom Fritz Taussig, était un caricaturiste tchèque. En novembre 1941 il est déporté à Theresienstadt en tant que Juif. Sa femme Johanna et son fils Tomáš (1941-2015) y sont envoyés à leur tour en avril 1942. Tommy a un an. A Theresienstadt, Fritta est nommé directeur du bureau de dessin du département technique. Avec d'autres dessinateurs ils produisent plans et graphiques pour illustrer les rapports produits par le commandement du camp. Clandestinement les peintres utilisent aussi le matériel mis à leur disposition pour dessiner la réalité du camp. Découverts, ils sont torturés et envoyés à Auschwitz où Fritta meurt. Dessins et peintures sont cachés et ont été retrouvés après la guerre. Johanna est morte en février 1945 à Theresienstadt, Tommy a survécu.

Pour les trois ans de Tommy, le 22 janvier 1944, Bedřich Fritta réalise un livre d'enfant composé de 52 petites aquarelles, certaines représentant Tommy dans diverses situations -Tommy peint, Tommy fait pipi, Tommy fait des bêtises, Tommy voyage...-, d'autres s'apparentant plutôt à un imagier. Il n'y a quasiment aucune allusion à Theresienstadt dans ces images, à part dans la dédicace où l'on voit Tommy debout sur la valise portant son matricule de prisonnier et une autre où Tommy se promène dans un champ de fleurs, ayant franchi un mur en ruine. En légende : "Ce n'est pas un conte de fées, c'est la vérité !". Ce livre est un témoignage d'amour d'un père à son fils, seul souvenir personnel qui soit resté à Tommy. Retrouvé après la guerre avec d'autres oeuvres de Bedřich Fritta, c'est ce petit livre qui est ici édité en français.

La seconde partie de l'ouvrage est assurée par Hélios Azoulay, compositeur, clarinettiste, écrivain, comédien. Dans un texte poignant et engagé il présente le camp de Theresienstadt et le sort de la famille Fritta. L'auteur ne mâche pas ses mots pour dire sa haine et son mépris des nazis et de leurs complices. Cette partie est illustrée de quelques dessins de Fritta qui représentent la réalité de la déportation. C'est d'une toute autre facture que les images Pour Tommy.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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