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Critique de Eve-Yeshe


Au début, je n'avais retenu ce livre sur NetGalley car il me faisait penser à un feel-good, (un de plus dans cette époque bénie du développement personnel), et il y a quelques jours Lisa Azuelos était l'invitée de Claire Chazal dans son émission « Passage des arts » et cette femme m'a plu alors j'ai « osé ».

Alice se retrouve seule à 53 ans : sa fille Chloé vient de partir pour ses études, son fils est très loin lui aussi, et son mari s'est fait la malle pour une femme qui a vingt ans de moins. Elle ne sait plus trop quoi faire de sa vie, se sent inutile, affronte le syndrome du nid vide sous fond de blues.

Son mari, très classe, vient de décider qu'il versera désormais l'argent directement aux enfants et qu'elle devra se contenter des 500 euros que dans grande mansuétude, il veut bien continuer à lui verser. (Sans commentaires !) elle doit donc trouver un travail, se présente pour un emploi de styliste et reçoit deux jours plus tard un courriel lui disant que finalement on n'utilisera pas de styliste, trop cher, mais qu'on lui propose à la place un poste de vendeuse…

Elle décide de ne plus se laisser faire, son amie Mathilde, toxique, égocentrique ne lui étant d'aucun réconfort et décide de se confier à son journal (les vertus de l'écriture thérapeutique ne sont plus à prouver pour tout le monde d'ailleurs, c'est un outil précieux !) avec une idée sympathique parler à son moi : « mon cher moi… ». On va la voir se reconstruire (se construire ?) et trouver sa voie via ses collages.

J'ose faire éclore celle qui s'est tue pendant des années. Je vais OSER dans ce cahier rose. D'ailleurs, oser n'est-il pas l'anagramme de ROSE ?

Il y a quelques épisodes savoureux : son fils Lucas qui vient la voir un week-end en traînant sans sac de linge sale ! non seulement elle n'a rien dit, mais elle a encaissé sans rien dire que les petits plats qu'elle avait mis du temps à lui mitonner, elle devrait les manger toutes seule, monsieur n'est en fait venu chez elle que parce qu'il avait rendez-vous avec des copains !

Un autre savoureux aussi : son mari lui annonce qu'il demande le divorce parce qu'en fait il a une copine, et qu'elle est enceinte et lui demande : « toi qui gardes tout, tu as bien dû garder les vêtements les jouets, poussettes etc. des enfants alors comme ça coûte cher, tu pourrais me les donner », pas mufle du tout ce brave homme.

J'ai bien aimé la manière dont elle oppose le mental qui la pousse à l'auto-sabotage, elle décide de l'appeler Fourcha, en opposition à la petite voix positive qu'elle nomme Raiponce !

L'histoire est sympathique, autant qu'Alice car on peut facilement se reconnaître dans son mode de fonctionnement ou de pensée : qui n'a jamais eu une estime de soi dans les chaussettes me jette la première pierre ! de temps en temps, on a quand même droit à des clichés, mais c'est bien écrit, plaisant à lire.

En fait, la culpabilité que nos parents nous mettent sur le dos, inconsciemment, nous empêche de vivre notre vie.

Je connais Lisa Azuelos, via certains de ses films, notamment « LOL » qui m'avait amusée à l'époque, mais c'est la première fois que je lis un de ses livres, j'ai appris au passage au cours de « Passage des arts » qu'elle était la fille de Marie Laforêt et qu'elle n'avait pas eu une enfance chaleureuse, ce qui explique la lucidité de la réflexion sur le rôle des parents dans la construction de l'estime de soi. Ce roman sent le vécu, l'autoanalyse peut-être…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir ce roman qui fait du bien au moral dans cette période stressante de confinement, déconfinement, re-confinement et son auteure à la plume alerte, d'où la note….

#LaVieenOse #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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