AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Amine (9)

Je n'ai pas oublié que rien n'est absolument noir; rien n'est absolument blanc. Je n'ai pas oublié, qu'entre le noir et le blanc, il y a des nuances, ni tout à fait grises, ni tout à fait pâles. Il y a des nuances qu'il nous appartient de teinter, à notre guise. Et librement. Surtout librement.
C'est ainsi que l'on exprime sa liberté, ses choix. C'est ainsi que le prisme se pare de couleurs, les retient. Ces couleurs que l'on s'attache à vouloir apposer sur la toile de nos actes.
Commenter  J’apprécie          140
Lire, écrire, exister.
Commenter  J’apprécie          140
Maya, 10 décembre 1995
Premier jour d’école pour le nouvel arrivant.
Un petit de dix ans, en provenance du Sahel et qui vient s’ajouter à mes vingt-trois élèves de 6ème.
Tremblotant malgré la chaleur diffusée par le radiateur en classe, je l’observe qui hésite tandis que les autres élèves s’installent dans un brouhaha de chaises tirées. Il attend que je lui indique sa place, le jeune Amine, dont j’ai juste été informée de l’arrivée, le matin même.
— Bonjour Amine, je suis Madame Maya, votre professeur de français. Bienvenue parmi nous.
Les élèves l’observent avec une forte curiosité.
Sa voix qui répond “bonjour” n’est qu’un murmure, à peine perceptible.
— Amine, vous vous installerez sur la table de devant, à côté de Théo. Théo, tu lui fais de la place?
Commenter  J’apprécie          120
L'école n'est pas en marge de la vie.
Elle est le principal lieu de vie où l'on se forme en tant qu'individu et en tant que citoyen.
Elle est parfois le lieu où l'on se découvre un talent dont on ne soupçonnait pas l'existence.
Et qui se dévoile au grand jour, parce qu'un jour le contexte a été propice.
Commenter  J’apprécie          80
J'ignore si l'on se remet de la perte d'un enfant. J'ignore si un jour, on y pense moins. Il paraît qu'on s'habitue. Moi, je pense que cette "habitude" n'est qu'une carapace qui sert à protéger autrui, de notre tristesse.
Commenter  J’apprécie          60
Mystère.
Mystère maintenu jusqu'au bout.
Mystère de l'existence qui quelquefois, nous remet sur les chemins que l'on croyait contournés.
Mystère lié au chemin que l'on emprunte souvent, sans savoir où il nous mène.
Jusqu'au jour où l'on comprend que "le chemin le pus long finit toujours par tourner".
Commenter  J’apprécie          40
Dans le fond, Que reprochait-on au juste à Maya ? De ne pas avoir été indifférente à la détresse d'un enfant parachuté dans un pays autre que le sien, ignorant la langue et le langage de ce pays neuf ? De ne pas avoir ignoré cet enfant ? D'être allée vers lui, à l'instar de tout professeur investi d'une mission ? Que lui reprochait-on ? D'avoir fait en sorte que ses efforts portent leurs fruits ?
Lui enviait-on sa réussite ? Son implication, là où d'autres avaient choisi de baisser les bras, en se contentant de dire, "c'est ainsi, je n'y peux rien" ?
Commenter  J’apprécie          20
Quel que soit notre droit à l'erreur, certaines erreurs n'ont pas droit de cité. Et se doivent d'être citées. Pour éviter l'oubli.
Commenter  J’apprécie          20
(Les premières pages du livre)
« La façade du collège Camille Claudel n’a pas changé.
Vingt ans se sont écoulés. Comme si le temps n’est pas passé. Comme si les années ne comptent pas.
Vingt ans. Cela change un homme. Cela ne change pas la façade d’un collège.
Serais-je revenu à Annecy sans ce courriel reçu la veille ? Aurais-je fini par revenir après toutes ces années d’absence ?
J’en doute.
Un mail, formel, poli, neutre. Maya B. Décédée. Maître Bonnet. Merci de bien vouloir me contacter en urgence.
Vingt ans après notre départ pour Marseille, la cité phocéenne, terre de soleil et de mer, le hasard me ramène en ces contrées savoyardes sur ordre de Madame B., mon professeur de français de l’époque.

Arrivé par le train, mes premiers pas, au sortir de la gare, m’ont mené ici, au collège. Un lieu déserté en ce mois de juillet, synonyme de vacances scolaires. Mon regard, fixé résolument sur le grand portail vert foncé, passe au travers, s’aventure, en franchit le seuil, en un éblouissement.
Je me revois, vingt ans en arrière, franchissant cette même porte, d’un pas hésitant, la peur au ventre, croulant sous les diverses couches de vêtements, en cette lointaine et froide matinée de décembre.
Je me revois, gauche et timide, craintif, les jambes tremblantes, ignorant tout de ce qui m’attendait, de l’autre côté.
Je me revois, moi, le petit Amine, fraîchement débarqué en France, parlant à peine deux mots de français.

Vingt ans déjà. Le portail s’ouvre. Je m’avance à petits pas. Je franchis le seuil.
Ils sont tous là, dans la cour enneigée.
Ils sont tous là ; tignasses blondes, brunes, rousses, défiant le froid, emplissant l’enceinte de la cour de leurs rires aussi légers que les flocons de neige.
Foule de manteaux et de bonnets de toutes les
couleurs. Ils sont tous là.
Elle est là. Madame Maya B. Personnage féerique dans son écrin de lavande.
De sa main droite revêtue d’un gant jaune, elle me fait signe. Je m’avance vers elle.
Le portail se referme dans mon dos.
Les souvenirs m’accompagnent telle une besace
emplie d’un bric-à-brac de fragments de vies.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (42) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

    Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

    Paterson
    Livingston
    Harrison
    New York

    10 questions
    23 lecteurs ont répondu
    Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}