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Critique de Bouvy


Jbara, petite bergère des montagnes est pauvre, sans avenir et jeune femme dans un monde ou la religion les classe dans les rangs inférieurs de l'humanité. Mais la petite bergère est libre dans sa tête et dans son corps. Cela ne lui portera pas toujours chance mais ce sera peut-être sa chance. Elle ne sait pas si Dieu existe vraiment mais elle sait que les hommes en font plus une superstition parce qu'ils le craignent plus qu'ils l'aiment. Elle, elle lui parle comme à un simple ami, un copain imaginaire sans doute. Elle ne s'embarrasse pas du protocole que demande la soumission face à un être immanent mais surtout face aux hommes qui nous l'imposent. Peu importe la voie qu'il faut emprunter pour échapper à sa condition de miséreux. Jbara sait que la seule aide de Dieu qu'elle peut recevoir, elle vient de ses décisions à elle et non des prières ou simplement de la formule magique qui excuse tout et autorise à ne pas être responsable de ses actes : « Inch'Allah ».

Un langage soutenu, des mots crus, des phrases à l'emporte pièce et un réalisme qui tient de la vérité qui n'est pas forcément bonne à dire donne à ce roman un réalisme époustouflant. Ça décape notre conscience, nous déloge de notre confort et de nos petites vies tranquilles et bien rangées. Ce livre nous explose au visage, il nous trempe dans un monde que nous ignorons et qui pourtant existe à côté de nos portes. Un roman d'écorchée vive, une puissance d'écriture qui frise l'attentat. C'est merveilleusement écrit, avec des mots simples mais qui claquent comme des rafales de Kalachnikov. Il nous fait ouvrir les yeux sur la misère du monde, sur la misère d'être femme dans certaines régions du monde polluées par les fous de Dieu. La bite qui domine le monde mais rend les cerveaux masculins exsangues quand le sang doit avant tout en gonfler les tissus spongieux plutôt que nos neurones engorgés de testostérone.
Une ode à l'agnosticisme, à la liberté de penser et d'agir, au fait de vouloir simplement être femme par tous les pores de la peau en étant l'égale de l'autre sexe, celui qui rejette tous ses tords sur la femme : le mâle. Un court récit qui vous scarifie les tripes. Puissant, émotif, décapant. Maintenant, je suis impatient de le découvrir en bande dessinée, histoire de voir si les images de cet ouvrage correspondront à celles que je me suis créées en lisant ce roman.
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