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Critique de OverTheMoonWithBooks


Confidences à Allah constitue ma deuxième rencontre avec la plume de Saphia Azzeddine.
Une fois de plus, on retrouve un langage très cru, voir même vulgaire parfois. Ici, on comprend l'utilisation de ce langage fait par Jbara, une paysanne illettrée venue du fin fond du Maroc - comme le disent mes oncles côté famille marocaine : "c'est le genre de paysans à qui tu vas essayer de mettre un pantalon pour qu'il ait l'air plus civilisé. Et une fois qu'il l'aura mis il va chier dedans".
Bref, tout ça pour dire qu'elle parle comme les femmes qui "connaissent la vie" et ne se racontent pas d'histoire sur la nature humaine.

L'histoire que nous conte ce roman se situe quelque part entre l'histoire de Pretty Woman et celle de Cendrillon (version revue et corrigée par le groupe Téléphone). C'est aussi un roman qui s'avère être une belle quête de soi, du sens que l'on donne à l'enseignement d'Allah et de son Prophète.
L'auteure y adopte un ton résolument féministe et révolté. Elle dénonce, par exemple, l'hypocrisie des hommes qui veulent se faire passer pour des gens pieux, ou au moins respectueux des commandements religieux et de la création divine :
" L'alcool est interdit dans l'islam et comme ce sont de bons musulmans, les cheikhs, ils ne boivent pas. Par contre, qu'est-ce qu'ils baisent comme pures!"

Saphia Azzeddine semble aussi nous crier sa révolte face à la misère qui règne toujours aujourd'hui - et prend un sens particulier dans les pays du Maghreb - dans un monde d'opulence comme le notre. Et oui, même le Prophète disait qu'il est dans la nature de l'Homme d'être jaloux. Mais comment justifier tant d'injustices sociales ? Et de tels écarts entre les peuples ?

J'ai de très loin préféré la deuxième partie du roman , car c'est à ce moment que le roman prend une tournure de conte satyrique de notre société. Alors que la première partie s'apparente plus à une accumulation d'humiliations subies par la protagoniste étalée dans un langage toujours plus cru.
Confidences à Allah a été le premier roman de Saphia Azzeddine, il a eu le mérite de me réconcilier avec l'auteure qui ne m'avait absolument pas convaincue avec Héros Anonymes.
Maintenant je demande ce que je devrais en conclure : dois-je retenter ma chance une troisième fois ? Ou Saphia Azzeddine aurait-elle dû s'arrêter là ?
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