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Critique de Au_bonheur_des_livres


Après "confidences à Allah" et " mon père est femme de ménage", ce roman est le dernier d'une trilogie consacrée à la remise en question de la condition de la femme dans l'Islam.


Ce que j'aime chez Saphia Azzeddine et que j'ai retrouvé dans ses autres romans c'est sa capacité à émettre des vérités et à dresser un tableau impitoyable de la bêtise dans laquelle s'enlisent les ignorants et les incultes que ce soit dans un excès de religiosité ou un excès de modernisme! l'équilibre étant l'exercice de l'esprit critique et la possibilité de voir bousculées ses assurances et ses appartenances. Ses dialogues au "parler vrai" sont hilarants et peut-être le tout petit reproche qu'on pourrait lui faire est que ce style un peu trop oral se retrouve dans le reste de la prose, sans pour autant enlever de la saveur.

Entre son devoir envers ses parents et son rêve à elle, Fairouz va mener une réflexion qui la conduira à faire un choix en adéquation avec ses propres aspirations.

Son ton tranchant et son humour grinçant, référencé et subtil m'ont beaucoup fait sourire, parce que ce que critique S. Azzeddine dans les travers de certains musulmans est tellement juste et j'en fais également l'amère constatation quand j'observe avec attention autour de moi.


Fairouz est une jeune étudiante qui a de l'esprit et qui a le sens de la famille, elle est très complice avec sa soeur Kalsoum et moins tendre avec son frère Najib, le portrait-type du jeune "rebeu" en mode "looser", et sa soeur cadette Shéhérazade, moins terre à terre que son aînée et très branchée "télévision-clips-télé-réalité". Fairouz est beaucoup moins à plaindre que "Bilqiss" du roman éponyme et Jbara de "Confidences à Allah", car elle est moins dans l'urgence, sa vie n'est pas en danger ou menacée; elle est libre, prend le temps de la réflexion et de remettre à leurs places toutes les personnes qu'elle juge comme ayant un raisonnement tordu, y compris ses propres parents.
Elle envisage le rapport à Dieu comme une relation très intime, lumineuse et non pas tapageuse ou ostentatoire, j'en prends pour exemple l'extrait suivant (qui m'a bien fait rire) sur cette fameuse "zébiba" autrement dit la parcelle de peau durcie, produite par le frottement sur le sol pendant les prières musulmanes, "...avec cette zébiba sur le front qui relevait plus d'une scarification que d'une intense spiritualité. A chaque prière, amalgamant souffrance et soumission, il devait cogner son front par terre pour que la petite tache brune apparaisse plus vite et fasse de lui un bon musulman et tout et tout..."
(Retrouvez ma chronique complète sur mon blog)

Lien : https://www.amira-aubonheurd..
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