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Critique de Bouldegom


Les larmes coulent sur mes joues alors que je referme ce livre tant je suis éblouie par la beauté du texte. Et voilà que je me sens investie d'une mission, celle de vous présenter Hélène Nicolas alias Babouillec. A l'occasion de la semaine du cerveau, je suis allée voir le film « dernières nouvelles du cosmos ». C'est là que j'ai fait la connaissance de cette jeune femme, autiste dite « très déficitaire ». le film relate le chemin parcouru par sa mère, son amour et sa détermination pour trouver un moyen, une connexion, un passage pour communiquer avec sa fille. Et elle y est parvenue ! Hélène, sans jamais avoir appris, sait lire et écrire mais, trop handicapée pour tenir un stylo, ne peut rédiger. Sa mère a alors l'idée d'inscrire les lettres de l'alphabet sur de petits carrés de papier qu'Hélène n'a plus qu'à associer pour créer les mots puis les phrases. Je n'en dirai pas plus sur le film mais je vous invite à le découvrir.
« Seule enfermée dans l'alcôve systémique, nourricière souterraine de la lassitude du silence, j'ai cassé les limites muettes et mon cerveau a décodé votre parole symbolique, l'écriture. » Forte de cette nouvelle possibilité, Hélène commence à écrire des textes et révèle peu à peu sa pensée et le plaisir de la communiquer : « L'écriture a rempli mon espace et j'adore la sensation de me sentir en vie dans cette extase identitaire de partager mes mots. ». « Algorithme éponyme », son livre, est la compilation de ces textes. Elle nous offre là une porte ouverte sur son monde, principalement intérieur mais aussi son regard sur le nôtre. Son oeil amusé nous observe et nous renvoie une image d'êtres stéréotypés enfermés dans nos propres limites. Elle analyse son état d'autiste, dont elle est parfaitement consciente et commente le regard que les autres portent sur elle. Son écriture est d'une magnifique poésie (j'y trouve entre autres l'influence de Baudelaire) et d'une profondeur sans fond. Sa puissance est telle qu'elle m'a complètement retournée.
Hélène si je m'adressais à vous je vous rappellerais cette dame qui à la fin du film vous déclare « Tu me fais rêver », et je vous dirais que je me joins à elle mais qu'en plus je vous dis Merci. Pour avoir réveillé mon être intérieur, projeté un éclairage sur les questions essentielles sur lesquelles j'avais tendance à m'endormir, m'avoir secoué à m'en faire trembler des pieds à la tête, pour avoir déversé en moi ces cascades de lumière et de couleurs. Pour cette flamboyante épopée dans l'intra-muros de votre « boîte crânienne », merci !
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