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Critique de pleasantf


Ce texte très court, 30 pages en ne comptant pas celles occupées par les dessins de Günter Grass, est surprenant et quelque peu énigmatique, notamment pour un lecteur qui ne serait pas familier de Berlin et de l'histoire de la ville.
Nous sommes en 1965, 20 ans après la fin de la guerre, 4 ans après la construction du mur. Bachmann y donne une vision très libre de Berlin, dans un montage de scènes oniriques voire cauchemardesques. Les avions traversent les chambres d'hôpital mais on leur demande de faire moins de bruit afin de ne pas déranger les malades. Quant aux autres habitants, ils se ruent dans les grands magasins qui sont empilés les uns sur les autres ou s'enivrent sans limite (les canettes de bière s'accumulent dans le Wannsee, le lac dont le nom reste associé à la conférence où s'est discutée l'organisation de la solution finale en 1942 ; la rivière de la ville, la Spree, déborde d'eau de vie).
Bachmann mêle différentes temporalités : le passé dramatique (avec les bombardements, les évacuations) ne fait plus qu'un avec le présent (à l'époque de la guerre froide et de la partition de la ville).
Le texte est parsemé de références à la géographie de la ville, celle de la période nazie (la Lützowplatz ou la gare Bellevue très fortement endommagées pendant la guerre, la prison de Plötzensee où des centaines d'opposants furent exécutés) et celle du début des années 60 (avec une référence à Kreuzberg, quartier de la contre-culture et des mouvements radicaux à Berlin Ouest).
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