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Critique de Crossroads


Dahmer, on le sait désormais, pratiquait assidûment le tueur en sérisme...
Mais quid de son bilan comptable une fois sa révérence tirée ? Réel petit artisan besogneux qui aura oeuvré au max de ses capacités où réel dilettante n'y voyant qu'un hobby à défaut d'une réelle passion ?
Alors Dahmer, Dahmer, de quoi t'as l'air ? Lamentable blague lactée 100 % bio.
Mort ( la ) : 100 % de réussite, indétrônable.
Variole ( la ) : plus de 300 millions de victimes, pas mal, devra faire des efforts au second semestre
Dion ( Céline) : fournisseur officiel chez Audika avec près de 240 millions de commandes déjà passées, série en cours...
Cinéman : Gérard d'or à vie du film pour lequel avant d'y aller t'avais un doute et après, une certitude. Près de 300000 gastro dénombrées à ce jour.
Andreï Romanovitch Tchikatilo surnommé l'ogre de Rostov, 52 victimes avouées.
Aaaaah, Dahmer, 17 égarements notoires qui lui vaudront de tirer sa révérence en tôle à l'âge de 34 ans sous les coups mortels d'un co-détenu peu enclin au fraternalisme. Bien fait !

Mais avant de pratiquer le viol, le cannibalisme, le démembrement et la nécrophilie, Dahmer fut un adorable bambin comme un autre. N'était un alcoolisme galopant, une propension à récupérer des cadavres d'animaux pour les collectionner dans des bocaux d'acide et un mutisme plus qu'inquiétant, ce petit bonhomme ne dépareillait alors pas dans l'univers si hostile de l'adolescence.
Et c'est ce que va s'évertuer à nous démontrer l'auteur qui l'aura côtoyé au gré des bancs de classe partagés, avant que le Cannibale de Milwaukee ne soit méchamment taxé de psychopathie.

D'un trait bicolore presque minimaliste car essentiellement focalisé sur les personnages, Backderf, prix révélation d'Angoulême 2014, s'cusez du pneu, s'essaye brillamment au récit cathartique. Il y décrit un personnage déjà complexe et torturé totalement dévasté par les scènes de ménage journalières et viscéralement incapable de développer la moindre relation avec ses congénères. Âge ingrat s'il en est, il sera celui d'une solitude abyssale pour ce futur chouchou des gazettes nationales. S'appuyant sur ses propres souvenirs, des recherches approfondies et des entretiens prolixes glanés par le FBI, Backderf restitue à merveille un environnement familial et scolaire particulièrement étouffant tout en se voulant le plus factuel possible. Ni jugement, ni interprétation d'aucune sorte mais la volonté affichée de présenter ce terrifiant galopin de Dahmer sous un autre jour.
Intelligent et brillant.

Mon ami Dahmer...il ne vous veut pas que du bien...
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