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Critique de AxelBD


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Cher Monsieur de Baecque,

J'ai comme qui dirait l'impression que vous avez essayé de tourner en dérision la définition de Wikipedia du mot 'Manifeste' : « Un manifeste est une déclaration écrite et publique par laquelle un gouvernement, une personne, un parti ou un courant artistique expose un programme d'action ou une position, le plus souvent politique ou esthétique. » Votre amour pour l'histoire de la marche ne transparaît pas (assez) dans ce livre.

Une première partie parle d'Alexis Godillot, inventeur de la chaussure militaire et pourfendeur de la chaîne industrielle aux avant-postes du capitalisme, également attentif au bien-être de ses ouvriers. On y apprend qu'il a généralisé la différenciation entre pied droit et pied gauche, qu'il a innové en introduisant la protection de la malléole et de la cheville, mais que c'est encore la marche seule qui façonne la chaussure ! « Là est son apport à la technique pédestre militaire : les soldats de la guerre de 1870, du moins ceux équipés de Godillot, perdront leur bataille mieux chaussés que leurs adversaires. »

La deuxième partie commence bien avec la ‘science de la locomotion' et autre ‘réforme du godillot', puis divague vers la ‘chanson de troupe' et le ‘comique troupier'. « le caf'conc' est le domaine du godillot, son espace en-chanté ». Grand bien lui fasse, mais on s'éloigne du Manifeste.

La troisième partie se pose la question existentielle de savoir si les souliers dessinés par Van Gogh en 1886 sont des godillots ou pas. Une intéressante controverse historique pour ceux que cela intéresse.

La quatrième partie traite (enfin) de la chaussure de randonnée, par monts et par vaux : « Plus ils seront lourds, plus on sera solide : le matériel excursionniste des premiers temps ». On passe (enfin) des soldats aux marcheurs, via le Club Alpin, le scoutisme, les Auberges de jeunesse, les congés payés, le camping, la généralisation du caoutchouc, etc. « Les godillots permettent aux jeunes de se libérer de la ville. Les inégalités disparaissent avec les chaussures, identiques pour tous ; l'homme n'est jamais plus lui-même que lorsqu'il choisit ses godasses ».

Re-divagation dans la cinquième partie autour d'une phrase du 15 janvier 1959 : « Nous, à l'UNR, nous sommes les godillots du Général… ».

Le quatrième de couverture était accrocheur, mais la lecture m'a laissé sur ma faim, trop inégale.

Peut-être que votre livre « Une histoire de la marche » paru en 2016 m'aurait plus davantage.


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