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Critique de Aemilia_Magistra


Je nourrissais beaucoup d'attentes quant à la lecture de ce roman, car tous les ingrédients étaient réunis pour en faire, selon mes critères, une petite pépite (sans parler de son odeur de vieux livre aux pages jaunies, dont je me suis fait de petits sniffs tout au long de la lecture - car oui, on ne peut plus trouver ce livre QUE d'occasion).

Verdict ? Une opération séduction (réussie) en trois étapes :

1. D'abord, le sujet. Eh oui, quand même. C'est l'histoire de Rick Martin, un virtuose du jazz dans le New-York des années 1920. En fait, il s'agit d'une espèce de biographie romancée du célèbre cornettiste Bix Beiderbecke, et la musique constitue le coeur du roman : je retiendrai d'amples descriptions du jeu de Rick Martin, des émotions et des idées qui le traversent quand il joue sa trompette, et l'évocation de très nombreux titres musicaux (que je m'empressais à chaque fois d'aller écouter sur Spotify tout en continuant à lire). Un livre SWING !

2. J'avais adoré le film hollywoodien de 1950, à cause de Kirk Douglas (je le kiffe) et de toutes les scènes musicales (ambiance jazz Nouvelle-Orléans). Les livres dont j'ai d'abord vu les adaptations m'attirent toujours, parce que ne pas connaître la version originale d'une oeuvre me frustre, et parce que j'aime comparer/analyser les choix d'écriture. Ici, je me suis rendue compte que le film avait choisi plutôt de s'éloigner des clubs de jazz afro-américains, et de forcer le trait quant à la figure du musicien maudit, inadapté, tourmenté, et à son histoire d'amour ratée. le fourmillement permanent de la création musicale y est moins tangible.
La réflexion sur les rapports entre Noirs et Blancs aux USA à cette époque, sur la culture noire du jazz et la place d'un musicien blanc au milieu de tout ça est par ailleurs quasiment ignorée par le film.

3. Enfin, et peut-être surtout, la traduction française est de Boris Vian 𝘩𝘪𝘮𝘴𝘦𝘭𝘧, coiffé de sa double casquette d'écrivain gouailleur ET trompettiste de jazz (inutile de vous rappeler que je kiffe aussi Boris Vian – 𝘩𝘦𝘭𝘭𝘰 absurdité 𝘢𝘯𝘥 ironie 𝘮𝘺 𝘰𝘭𝘥 𝘧𝘳𝘪𝘦𝘯𝘥𝘴). Eh bien sa version est un bijou. Depuis l'introduction jusqu'aux notes de bas de page, en passant par des paragraphes truffés d'argot musicien… j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le roman à travers le prisme de la traduction.
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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