Nuit d'ivresse

Relecture des années plus tard, par le biais audio, la version théâtre J.Balasko / M.Blanc. Comment le hasard m'a fait enchaîner "La Maison de Bernarda Alba" et "Nuit d'Ivresse" ? L'ironie du sort ou bien au contraire le pile-poil dans le mille. Les rapports hommes-femmes ont (plus ou moins) pas tant changé que cela, pour le pire et pas le meilleur. Comme toujours chez le Splendid, ça gueule, ça crie et ça casse. C'est sans concession, presque chaque réplique fait mouche. Ce type d'écriture est certes datée, mais à y bien réfléchir, est-ce que le présent ne rattrape pas la pièce au galop ? Les Hanouna et consorts, les langues qui se délient sur les types qui se croient au-dessus de tout (à la télé ou en politique). Non ? L'ivresse est un prétexte à la comédie qui fonctionne à merveille : clown blanc et auguste. Il faut avoir du cran, du charisme et de l'audace pour s'y coller sur scène. Il n'empêche que le propos en dit long, sur les divergences de nos sociétés, qui fait le croiser les très riches et les très pauvres, autour d'un verre ou bistrot nommé Terminus. Terminus, tout le monde descend, du grenier à la cave, le salaud de l'histoire finit par payer, la bonne poire emprunte le chemin de la résilience avec une bonne dose d'espoir et nous, spectateurs de cette cruelle, mais juste (et injuste aussi) comédie humaine, on se dit qu'en effet, nous en sommes toujours plus ou moins là. Sauf quand les rapports sont tellement tendus, distants et impersonnels que tout se passe par écrans interposés. On en viendrait presque à regretter les soirées pourries dans des cafés paumés. Quoi qu'il en soit, le théâtre n'a pas terminé de nous en raconter, même des biens bonnes. Je crois que j'en reprendrai une dernière (pièce) pour la route. À bientôt Madame Balasko !