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Critique de Seraphita


Professeur d'économie à la prestigieuse université de Cambridge, Chandrasekhar – Chandra pour les intimes ou ceux qui ne parviennent pas à prononcer son nom – a toujours couru après le Nobel sans jamais l'obtenir. Quand un cycliste le renverse et qu'il se retrouve dans un lit d'hôpital, à deux pas de la morgue, il décide de faire prendre à sa vie un grand tournant. Il est d'autant plus prêt pour ce virage existentiel que son épouse l'a quitté, que ses enfants ont grandi et se sont éloignés de lui. Commence alors pour ce presque septuagénaire une mémorable odyssée, au gré de plusieurs pays et continents et d'une intériorité qui se cherche…

J'ai pu lire « L'Odyssée du distingué professeur Chandra » grâce à une opération spéciale de Masse Critique.

« L'Odyssée du distingué professeur Chandra » est un roman de Rajeev Balasubramanyam, écrivain britannique. Il va paraître à la rentrée littéraire 2019 aux éditions Marabout.

D'entrée de jeu, le ton se veut léger, presque malicieux, l'auteur narrant la plus grande désillusion du distingué professeur, à la recherche d'un Nobel qui lui échappe sans cesse. Mais au fil des pages, alors que Chandra cumule les déboires, tant au niveau professionnel que personnel, le lecteur comprend que l'humour caustique dépeint en creux le sentiment de déréliction que vit le professeur. Et comme le soulignait Desproges si justement, Chandra use et abuse, en son for intérieur, de l'humour comme d'une forme de politesse du désespoir. Et c'est cela qui rend l'histoire touchante, de bout en bout, que l'on vibre en empathie avec les protagonistes même s'ils sont dépeints de façon par trop souvent caricaturale ou excessive, tout comme les réflexions très américaines à la sauce zen et développement personnel.

Au fil de son odyssée, nous accompagnons Chandra aux Etats-Unis, à l'occasion d'un onéreux stage de développement personnel qui lui promet de devenir pleinement lui-même au solstice d'été. Il y découvre alors l'esprit zen, renouant avec ses origines indiennes. En quête d'un recollement des morceaux de sa famille plus que brisée, Chandra surfe sur les écueils du monde contemporain, sources de la souffrance moderne - la course contre le temps, la soif d'argent, de pouvoir et de reconnaissance, le racisme… - sans se départir du ton caustique qui le caractérise.

Si au départ ce ton décalé divertit, tout comme les péripéties du professeur Chandra, l'intrigue finit par s'enliser dans des longueurs et l'on craint un happy end surfait dans la lignée des ouvrages de développement personnel. Pour autant, l'intrigue reste prenante avec ses personnages aussi attachants que névrosés et un humour caustique qui offre de bons moments de détente.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Marabout grâce à qui j'ai pu faire un voyage intérieur dans l'univers du distingué professeur Chandra.
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