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Critique de jmb33320


« Je voyais combien tout cela paraissait d'une logique idyllique à Jimmy qui aurait ainsi de nouveau une famille, ou, peut-être, une famille pour la première fois. Il aurait Julia et moi et Arthur, chacun appartenant aux autres. Je comprenais aussi, au contraire d'Arthur qui ne le pouvait pas, que Jimmy avait probablement eu toute sa vie une passion pour Arthur. »

Deux fratries forment ce quatuor : Hall (qui est le narrateur) et Arthur Montana, ce dernier plus jeune que son frère. Ils se sont toujours épaulés et s'aiment vraiment. En face d'eux Julia et Jimmy Miller. Julia est l'aînée de Jimmy.

Si les Montana ont eu la chance d'avoir des parents attentifs et aimants, ce n'est pas le cas des Miller. Julia a été, enfant, une évangéliste célèbre, que ses parents semblaient aduler. Au point de maltraiter Arthur. Grâce à ses prêches, Julia faisait vivre toute la maisonnée sur un grand pied. Mais sa mère meurt d'un cancer non traité. Et son père abuse alors d'elle, ce qui couvait depuis longtemps tant cette relation fille-père était trouble. Elle n'aura de cesse de retrouver Jimmy, son jeune frère, parti vivre chez de vagues parents dans le sud des Etats-Unis.

Chez les Montana, l'amour de la musique a toujours été présent. Et Arthur devient un chanteur de gospel apprécié, qui deviendra une star de la musique soul. Il finira ses jours à Londres, d'une mort suspecte, alors qu'il avait presque 40 ans et que, momentanément brouillé avec Jimmy, son amour de toujours, il était seul dans un pub peu fréquenté. Cette mort, c'est ce qui pousse Hall à tenter de fixer par écrit tous ses souvenirs au sujet des amours et des brouilles de ce groupe de quatre.

Un autre quatuor, musical celui-là, a une grande importance dans ce roman. C'est celui que forment les jeunes Arthur, Crunch, Peanut et Red sous le nom de « Les trompettes de Sion », quatuor qui volera en éclat à cause de la guerre de Corée. Ces jeunes hommes connaîtront aussi une vie bien difficile.

Le roman avance par allées et venues entre les époques : début des années 1950, luttes pour les droits des noirs dans les années 1960, notamment dans le sud.

J'ai découvert l'écriture de James Baldwin avec ce très ample roman. Si je lui reconnais un ton bien particulier, une franchise certaine, j'ai tout de même été un peu perdu dans ce maelstrom de sexe, de sentiments et de souvenirs plus ou moins alcoolisés. Hall s'exprime pour tous les membres du quatuor et les voix ne sont pas toujours très distinctes. Et la fin décevante car expédiée avec facilité par le vieux procédé du rêve qui réunit une dernière fois les protagonistes. Mais le voyage en valait la peine.
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