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Critique de Elby


Seconde lecture personnelle du cycle apocalyptique de Ballard, mais non second livre de l'homme.
Ici, point de cendres et d'explosions dignes de Bruce Willis, nous sommes face à la fin du monde. Si je le dis aussi calmement, c'est pour la simple et bonne raison que tout ce passe en douceur.
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C'est en suivant le Docteur Sanders qui voyage vers Mont-Royal que nous assistons au doux désastre. Là-bas, il se trame quelque chose, qui serait censé inquiéter les gens... La forêt se cristallise. Oui oui, cristallise, comme je te le dis ! D'abord une mince couche cristalline couvre les arbres, le sol et tout ce qui s'y trouve, puis la mince couche se solidifie, s'amplifie et ne fait aucune différence entre végétal, animal ou humain. Puis le phénomène s'étend... lentement mais sûrement...
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Et Vl'a que personne ne s'inquiète ni ne s'affole, même lorsqu'un corps à moitié recouvert de la texture de cristal est retrouvé dans le fleuve et semble presque encore en vie, en dessous de sa cuirasse...
Même lorsque la curiosité, qui a poussé le docteur Sanders à entreprendre quelque recherche dans ladite forêt, amène ce docteur face à un crocodile prit dans les griffes de l'Apocalypse dont les yeux aveugles sont devenus rubis et dont le coeur encore chaud fracasse à tout rompre le corps immortalisé de l'animal innocent et immobile, premier témoin et victime de l'Après...
Même lorsque ce même docteur découvre avec horreur et fascination son pilote pris au piège, le libère et le retrouve le corps à vif désirant plus qu'ardemment retourner dans son carcan divinement immortel sans pouvoir afficher d'autre volonté que vivre ce sommeil de mort vivant.
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Un monde en pause, incroyablement silencieux et pétrifié.
Voilà ce qu'on nous propose ici.
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Mais c'est sans compter sur une intervention du Divin qui, s'il n'explique pas les choses, les interprète et les emmaillote.
Du coup, j'ai nettement moins accroché à cette version que pour le « Monde Englouti ». Peut-être est-ce parce qu'on assiste à une fin du monde à proprement parlé et qu'on n'en sait pas plus sur le pourquoi du comment ; peut-être parce que la population accepte les événements sans broncher, ou mieux : avec une résignation à la limite de l'adoration divine basée sur une sensation profonde, une fascination inexplicable, une fugace intuition gravée dans la mémoire collective de toucher ici l'Eden premier.

Ça m'a refroidi dans ma lecture, mais je dois avouer que, en y repensant posément, c'est une manière rudement gonflée de nous présenter la Fin comme un Renouveau...
Alors bon, chapeau l'artiste !

Lien : http://caverne-tavernique.bl..
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