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EAN : 9782207300985
224 pages
Denoël (03/02/1977)
3.39/5   116 notes
Résumé :
« Le jour, des oiseaux fantastiques volent à travers la forêt pétrifiée et des crocodiles gemmés étincellent, telles des salamandres héraldiques, sur les rives de fleuves cristallins. La nuit, l'homme illuminé court parmi les arbres, ses bras tournant comme des roues d'or... »
Le Dr Sanders quitte sa léproserie pour Mont-Royal, au Cameroun. Là, autour de la forêt de cristal, d'étranges destins se jouent dans un monde d'ombre et de lumière : Ventress et Thore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur a écrit plusieurs fins du monde ,dont ,Le monde engloutis et la foret de cristal.
Le monde englouti comme Sécheresse d'ailleurs ,voient des personnages très britanniques évoluer dans un monde qui se délite et dont l'état endommagé engage en grande partie la responsabilité humaine.
Les personnalités de tous ces romans ont quelque chose en commun. Ce sont toujours des personnalités fortes ,lucides , entreprenantes et très vivantes. Ou encore qui jettent l'éponge.
Ce roman est diffèrent car la minéralisation qui menace le monde aussi sérieusement et inéluctablement et sur quelques décennies tout devrait être fini , sans véritable cause anthropique.
Du coup , si ce processus est tangible et fabuleusement décrit ,son irrationalité apparente et sa beauté unanime ,fait basculer les personnages dans la remise en cause et dans une métaphasique de la vie différentielle en fonction des problématiques individuelles.
C'est un roman qui est un peu aussi un roman sur une Afrique ( minimale) déshéritée , maltraitée par la vie et qui se confronte à une violence structurelle ,minimale mais indéniable.
C'est l'apocalypse mais elle se fait tranquillement et lentement en mettant en scène une mort de la vie qui se sublime dans une beauté Cristalline qui tend à devenir perpétuelle et figée.
Ces cristaux sont magnifiques au soleil et à la lumière. L'univers est donc tangible même si sur la causalité il y peu de chose (mais pas rien ) et au fond ce n'est pas grave , car par définition ; il y a tellement de choses que l'on ne comprend pas et nous qui pourrissent la vie. Non ?
Ce processus de mort inéluctable , incompréhensible et lente me rappelle beaucoup : La guerre des règnes de J H Rosny Ainé. Cette étrangeté implacable , insondable ,aveugle, mobile ,invasive et systématique génère la même tonalité froide et mélancolique dans ces deux oeuvres dont la dynamique sensitive profonde est très analogue.
C'est un bon roman de science-fiction étonnant car l'univers est un personnage à part entière et il est muet et omniprésent. La crédibilité ne repose ni sur la science ni sur l'analyse scientifique , mais il repose sur une entêtante beauté mortelle , qui est proche et enveloppante , presque à chaque instant.
C'est un bon roman où la vie dans tous les sens du terme et sous toutes ses formes bat en retraite ou bien se retrouve figée par la cristallisation splendide et mystérieuse.
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James Graham Ballard est un écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais né en 1930 à Shanghai et mort en 2009 des suites d'un cancer de la prostate à Londres. Son père est PDG de la filiale chinoise d'une grande entreprise de textile de Manchester. Après l'invasion de la Chine par le Japon, il est emprisonné en 1942 dans un camp de détention pour civils où il restera jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a décrit cette expérience dans son livre semi-autobiographique Empire du soleil, qui a été adapté au cinéma par Steven Spielberg. Il part en 1946 pour l'Angleterre et commence des études de médecine puis de littérature anglaise mais sans succès. Il découvre à cette époque la psychanalyse et le surréalisme qui le fascineront toute sa vie. Après une suite de petits boulots, il s'engage sur un coup de tête dans l'armée de l'air et part faire son entraînement au Canada. Il écrit alors sa première nouvelle de science-fiction et sera publié pour la première fois en 1956. Il deviendra peu à peu l'un des romanciers phares de la nouvelle vague de SF britannique aux côtés de Brian Aldiss ou John Brunner, qui abordent de nouveaux thèmes en soignant particulièrement le style.
Quatrième roman de l'auteur, La forêt de cristal (1967), dernière des quatre apocalypses, après le vent de nulle part (1962), le monde englouti (1962) et Sécheresse (1965), vient d'être réédité.
« Afin de retrouver son collègue, Max Clair, et la femme de ce dernier, Suzanne, qui fut sa maîtresse, le Dr Edward Sanders, directeur adjoint d'une léproserie, se rend à Mont Royal, au Cameroun. A peine arrivé, il constate que la forêt qui borde la ville est entourée d'une aura de mystère. En outre, d'étranges objets de cristal sont vendus discrètement sur la place du marché. Quel est le lien entre ces bibelots, la forêt et la sombre lumière qui en émane ? »
Que retenir de ce roman qui m'a un peu déçu je dois l'avouer car j'avais de meilleurs souvenirs flous de J.G. Ballard. souvenirs flous, conséquence de mon désintérêt pour la SF depuis la fin des années soixante-dix (constatant que la réalité égalait ou dépassait la fiction), époque où je me régalais des meilleurs jamais surpassés, de A.E. van Vogt à Philip K. Dick (qui reste le maître de ce château) pour ne citer qu'eux.
Le roman commence très bien, le mystère s'épaississant de plus en plus à chaque page, à suivre le Dr Sanders s'approchant d'une zone qu'on devine sujette à une sorte de menace non identifiée. Les acteurs entrent en scène sans que l'on comprenne très bien les motivations des uns et des autres, sachant néanmoins qu'ils ont des points en commun et que des échos renvoient l'un vers l'autre, Sanders a été l'amant de Suzanne, femme de son ami Max ; l'énigmatique architecte, Ventresse, recherche Serena qui est avec Thorenson, un propriétaire minier local ; Louise Perret, une journaliste venue enquêter sur les lieux tombe dans les bras de Sanders ; le capitaine Aragon mène sa barque en silence sur le fleuve et le père Balthus fiche un peu la trouille dans sa soutane…
C'est plutôt bien écrit, il n'y a pas de créatures étranges ou de catastrophes bruyantes, au contraire Ballard joue plus sur la menace diffuse et silencieuse, pour ainsi dire naturelle, une cristallisation de la forêt qui touche la flore et la faune, gagnant chaque jour du terrain. J'avoue que je n'ai rien compris à l'explication « scientifique » avancée mais je me rassure en constatant que je ne suis pas le seul, « J'ai peur que Max ne comprenne pas ce qui arrive dans la forêt – je veux dire au sens large – à toutes nos idées concernant le temps et la mortalité. »
Je pensais trouver dans ce roman, une sorte de fable écologique, en fait – mais peut-être suis-je passé à côté ? – je n'en retiens que des sensations, une sorte de froideur générale, compréhensible puisque la minéralité est au coeur du roman, et des images mentales de jungle cristallisée comme une cathédrale de lumière pixellisée. Et cette beauté, pourtant mortelle, qui attire en son sein les humains, réunis « dans l'ultime mariage de l'espace et du temps. »
Bon, ben voilà, maintenant c'est vous qui voyez…
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Le Docteur Edward Sanders a perdu trace de ses amis et collègues, Max et Suzanne Clair. D'après leur dernier message, ils étaient à Mont Royal. Or, l'accès à la région est interdit par l'armée car il s'y passe un phénomène bien étrange : peu à peu, la forêt se cristallise, emprisonnant dans une gangue de lumière figée toute vie, qu'elle soit végétale, animale ou humaine. Pour autant, le Docteur Sanders, mû par l'amour qu'il porte à Suzanne, brave les interdits, fasciné également par la beauté étrange et comminatoire des lieux. Derrière la forêt de cristal, d'autres secrets se cachent, entre ombres et lumières…

« La Forêt de Cristal » est l'une des quatre apocalypses écrites entre 1961 et 1966 par J.G. Ballard. Il s'agit d'une intrigue qui joue sur les clairs-obscurs d'une nature déliquescente, en écho à l'ambivalence des sentiments humains. Les descriptions sont fascinantes, l'auteur venant souligner la beauté trop artificielle et menaçante d'un paysage à l'apparence pourtant féérique :
« Les arbres dressés au-dessus de l'eau en un long arc de cercle semblaient étinceler d'une myriade de prismes liquides : des barres de lumière jaune et carmin gainaient leurs troncs et leurs branches saignant dans l'eau, comme si toute la scène avait été reproduite à l'aide d'un Technicolor trop poussé. Toute la rive opposée étincelait de ce kaléidoscope flou. Les bandes colorées, en se chevauchant, augmentaient la densité de la végétation, si bien qu'il était impossible de voir à plus de quelques pas entre les premiers troncs. » (p. 74.)
Le rythme est lent, le style parfois un peu désuet. L'intrigue souffre d'ailleurs peut-être de quelques longueurs, notamment avant la découverte du monde cristallisé. Pour autant, ce cauchemar cristallin, cette apocalypse de lumière, ne peuvent laisser indifférent. L'éblouissement de cette pérégrination fantastique n'est pas sans occasionner quelques persistances rétiniennes bien après la lecture…
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Parmi les thèmes classiques de science-fiction, la fin du monde figure en bonne place et c'est un thème – je crois – qu'affectionne particulièrement les auteurs britanniques. James Graham Ballard en a fait sa spécialité durant la première partie de sa carrière : Sécheresse, le Vent de nul part, le Monde englouti, etc. et bien sûr : La Forêt de cristal. Tous – excepté peut-être du Vent de nul part – possèdent la même caractéristique : le personnage principal ne lutte pas. L'humanité est en train de disparaître sans le moindre espoir de survie, et un homme – ici le docteur Sanders – assiste à sa perte qui le perturbe peu au fond, car elle se juxtapose à son mal-être personnel...
Pourtant, La Forêt de cristal n'est pas un roman désespéré. de tous les romans catastrophe de Ballard, c'est, avec le Monde englouti, le plus abouti et sans conteste le plus poétique.
Après la veine des romans catastrophes, Ballard entamera un cycle plus noir encore dans lequel l'homme est soumis sans qu'il s'en rende compte au règne obscur des machines et dont Crash, le roman le plus connu de l'auteur, fait parti.
Peut-être pour apprécier pleinement l'oeuvre de J-G Ballard, faut-il connaître un peu la vie de l'auteur. Je crois que James Graham Ballard a commencé à écrire de la science-fiction à cause du traumatisme qu'il a vécu durant la guerre. Et qu'il lui a fallu écrire de nombreux romans avant de réussir à mettre en mots sa propre histoire avec Empire du Soleil.
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Plus facilement abordable que le Monde englouti, cette apocalypse version "Terre" tient ses promesses : c'est beau, c'est triste, ça sent l'inéxorable fin du monde. Comme pour le Monde englouti, je suis scotchée par la puissance d'évocations de cet auteur : tout est hyper visuel, on y est vraiment. Et il faut avouer que l'idée est vraiment belle - et effrayante.
Le reste de l'histoire est presque un prétexte. Tout est vanité. On en ressort avec des images, et c'est ce qui reste après coup.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quelque chose étincela dans l'obscurité derrière Sanders. Il se retourna pour voir une brillante chimère, un homme aux bras et à la poitrine incandescents courir au milieu des arbres tandis qu'une cascade de particules se diffusaient dans l'air derrière lui. Sanders recula derrière la croix, mais l'homme avait déjà disparu, tourbillonnant au milieu des cavernes de cristal. Comme pâlissait son son sillage lumineux, Sanders entendit sa voix dont les échos retentirent dans l'air gelé, et ses mots plaintifs étaient gemmés et ornementés comme tout ce qui se trouvait dans ce monde en métamorphose. ( p.204 de l'édition J'ai lu)
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Le jour ,des oiseaux fantastiques volaient à travers la foret pétriffiée et des crocodiles gemmés étincelaient tels des salamandres héraldiques sur les rives de fleuves cristallins .
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A partir de la rive,s'étendait sur deux ou trois mètres les longues échardes de ce qui semblait être de l'eau en cours de cristallisation,leurs facettes anguleuses émettant une lumière bleue et prismatique qu'agitait le sillage de l'embarcation.
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Ils furent bientôt au sein de la forêt, découvrant de l'intérieur un monde enchanté. Les arbres de cristal y étaient tendus d'un treillis de mousses semblable à du verre. L'air s'y révélait notablement plus frais, comme si tout avait été gainé de glace, mais un incessant jeu de lumière se déversait sur eux à travers la canopée.
Le processus de cristallisation était plus avancé. les clôtures qui longeaient la route étaient si lourdement incrustées qu'elle formaient une palissade continue, bordée de chaque côté par un givre blanc épais d'au moins quinze centimètres.
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Enfin la tempête s'appaisa et un pâle soleil s'infiltra à travers le vitrail qu'était devenue la canopée.
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Videos de James Graham Ballard (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Graham Ballard
Loin du récit survivaliste ou de la robinsonnade, “Sécheresse” de J. G. Ballard décrit un monde post-apocalyptique peuplé de personnages apathiques devant l'urgence climatique. Un roman d'une troublante actualité.
#sciencefiction #postapocalyptic #cultureprime _____________
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