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Critique de Seraphita


Le Docteur Edward Sanders a perdu trace de ses amis et collègues, Max et Suzanne Clair. D'après leur dernier message, ils étaient à Mont Royal. Or, l'accès à la région est interdit par l'armée car il s'y passe un phénomène bien étrange : peu à peu, la forêt se cristallise, emprisonnant dans une gangue de lumière figée toute vie, qu'elle soit végétale, animale ou humaine. Pour autant, le Docteur Sanders, mû par l'amour qu'il porte à Suzanne, brave les interdits, fasciné également par la beauté étrange et comminatoire des lieux. Derrière la forêt de cristal, d'autres secrets se cachent, entre ombres et lumières…

« La Forêt de Cristal » est l'une des quatre apocalypses écrites entre 1961 et 1966 par J.G. Ballard. Il s'agit d'une intrigue qui joue sur les clairs-obscurs d'une nature déliquescente, en écho à l'ambivalence des sentiments humains. Les descriptions sont fascinantes, l'auteur venant souligner la beauté trop artificielle et menaçante d'un paysage à l'apparence pourtant féérique :
« Les arbres dressés au-dessus de l'eau en un long arc de cercle semblaient étinceler d'une myriade de prismes liquides : des barres de lumière jaune et carmin gainaient leurs troncs et leurs branches saignant dans l'eau, comme si toute la scène avait été reproduite à l'aide d'un Technicolor trop poussé. Toute la rive opposée étincelait de ce kaléidoscope flou. Les bandes colorées, en se chevauchant, augmentaient la densité de la végétation, si bien qu'il était impossible de voir à plus de quelques pas entre les premiers troncs. » (p. 74.)
Le rythme est lent, le style parfois un peu désuet. L'intrigue souffre d'ailleurs peut-être de quelques longueurs, notamment avant la découverte du monde cristallisé. Pour autant, ce cauchemar cristallin, cette apocalypse de lumière, ne peuvent laisser indifférent. L'éblouissement de cette pérégrination fantastique n'est pas sans occasionner quelques persistances rétiniennes bien après la lecture…
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