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Critique de Phoenicia


Une romance qui n'est pas l'une des meilleures de Mary Balogh. Malgré un scénario de base qui semblait prometteur, j'avoue avoir été un peu déçue par l'évolution.

On suit un mariage arrangé qui a des vibes de Jane Austen. Alors que le vicomte Astor vient de décéder, son titre revient à un cousin très très éloigné avec qui la famille était en brouille. le défunt vicomte laisse trois jeunes filles et une femme sans avoir pris de disposition. le nouveau vicomte prend alors la décision d'épouser une des trois filles et la famille fait le choix sur la cadette, Arabella.

Nos deux protagonistes sont ainsi campés. Geoffrey est un citadin pur jus qui, malgré un grand sens du devoir, est bien décidé à ce que sa vie ne change pas d'un iota. Y compris sa relation avec sa maîtresse. Il aspire à une vie conjugale tranquille avec une jeune femme qui sache tenir son rang et d'un caractère docile. Malgré cela, il reste un homme droit, intègre, qui a bon coeur et sait apprécier l'intelligence chez une femme. Très vite, il sait reconnaître les valeurs de son épouse semble plus ou moins parfaite: outre sa docilité vis-à-vis de lui, elle est très à l'aise en société et d'une générosité sans pareille. Certes, elle est moins jolie que l'aînée mais Arabella a une conversation et un esprit qui le séduit davantage.
Cette dernière est tellement complexée par ses défauts qu'elle n'aspire qu'à une chose : satisfaire son époux qu'elle a d'ores et déjà mis sur un piédestal. Après tout, il est titré, il a accepté d'épouser une inconnue pour sauver une famille envers qui il n'avait aucune obligation et en prime... il est TRES séduisant. Un peu trop d'ailleurs car cela n'est pas sans l'intimider. Alors qu'elle parle avec aisance avec tout à chacun, est capable de compatir et d'être l'oreille attentive, elle ne voit en lui qu'un époux parfait et en elle une femme qui n'est pas à la hauteur avec son apparence juvénile et ses rondeurs ( que jamais, au grand jamais, le protagoniste masculin ne dénigre... tout au contraire!)

J'ai trouvé qu'il y avait une bonne base avec des caractères méritants de chaque côté et des évolutions possibles : Geoffrey sur son infidélité, Arabella sur son acceptation de soi-même.

Malgré cela deux points m'ont gêné. le premier est l'apparence de la jeune fille assez juvénile. Si ce n'était qu'une fixette d'Arabella se serait passé mais c'est également la perception de Geoffrey. Or, à quasiment 30 ans, cela me gêne que le protagoniste principal fasse son devoir conjugal avec une femme qu'il perçoit comme une adolescente. Attendre que sa perception change aurait été de bon ton selon moi.
Deuxième point, j'ai trouvé que la romance manquait cruellement de magie. On palpite peu pour leur relation et pour cause : Arabella découvre l'infidélité de son époux au deux-tiers du titre. Avant comme après il n'y a pas de réelle séduction. L'avant est consacré à la personnalité de personnage. L'après à une repentance. On ne les voit pas tomber amoureux. Alors que justement, c'était peut-être le moment le plus intéressant : Arabella qui, pour une fois se rebelle, tient tête à quelqu'un. J'imaginais des scènes drôles. Des scènes de rapprochement et de lutte vis-à-vis de ses sentiments. Je ne pense que mes "attentes" étaient si infondées vis-à-vis du titre du livre...

Les personnages secondaires sont intéressants. Frances a une psychologie tellement crédible. Un peu risible même. Jolie, très émotive, elle est superficielle et n'a pas le même sens du sacrifice que sa soeur. Pour autant, malgré certains défauts apparemment, elle n'est pas manipulatrice et a assez bon coeur pour reconnaître les mérites de cette dernière. On a donc un personnage qui n'est pas parfait mais qui évolue positivement. On ne peut pas l'adore mais il est d'une crédibilité que je tiens à saluer.
Mon coup de coeur reste pour Théodore qui a une maturité à faire fondre. Je l'ai préféré, de loin, à Geoffrey.

Ce fut donc une romance divertissante mais qui est loin de m'avoir donné des papillons dans le ventre. Je sais que les éditions j'ai lu publie les anciens titres de Mary Balogh. Elle-même a écrit une note à ce sujet. Or, je pense que l'ancienneté de ce titre est à prendre en compte afin de gagner en indulgence.
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