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Critique de peloignon


Voilà un livre étonnant de la part De Balzac.
Il a eu l'idée de montrer le pouvoir des femmes sur la réalité masculine de son époque et ce, en faisant un roman sur un homme où tout passe par le biais d'un personnage féminin.
En effet, toute l'existence d'Albert Savarus est consacrée à l'amour d'une femme qui exige de lui une fidélité absolue jusqu'au décès de son mari et toute son histoire ne nous est donnée que lorsque Mlle Watteville commence à s'y intéresser, ce qui ne se produit qu'à partir du douzième chapitre.
Sans en apprendre encore beaucoup sur le personnage titre du roman, au chapitre 20, Balzac fait lire à son lecteur une nouvelle de dix-huit chapitres écrite par un certain A.S. que Mlle Watteville lit dans une Revue après qu'elle soit tombée amoureuse de ce mystérieux voisin sans l'avoir jamais rencontré en personne. On arrive donc environ au milieu du roman sans trop comprendre encore de quoi il est question.
Par la suite, Mlle Watteville trouve un moyen indiscret de lire la correspondance d'Albert Savarus et l'histoire d'amour exposée dans la nouvelle trouve ainsi une forme plus concrète. Dès lors, Mlle Watteville, après quelques hésitations, s'abandonne à sa passion et choisi de faire d'Albert Savarus son jouet à la vie à la mort. Pour ce faire, il faut l'amener à elle et l'aliéner de son amour avec la mystérieuse italienne de la nouvelle et des lettres.
Balzac nous avertit alors que son récit doit servir de leçon morale aux jeunes filles de ce genre. S'ensuit le déroulement de tous les habiles stratagèmes que Mlle Watteville mettra en branle pour arriver à ses fins, mais quelques erreurs de calculs, dues au fait qu'elle se donne sans compter, et qu'elle ignore la liberté de l'être qu'elle aime d'une passion débridée, vont plutôt détruire complètement ses plans et briser complètement toutes ses chances de bonheur, en même temps que celles de l'homme qu'elle désire et de la femme qui faisait si fièrement patienter le pauvre Albert Savarus.
Évidemment on reconnaît derrière tout cela la relation De Balzac avec Mme. Hanska, dont l'écrivain attendra patiemment la mort de son mari pour l'épouser. D'autre part, l'idée d'évoquer le pouvoir des femmes en ne passant que par le biais de personnages féminins sont des bons points pour ce roman me semble être une très belle idée.
Par contre, la mise en situation est beaucoup trop longue pour un roman aussi court et la leçon de morale est donnée de manière si facile qu'elle ne convaincra personne.
À mon avis, si Balzac avait plutôt écrit une belle lettre passionnée à sa maîtresse, cela aurait sans doute donné un plus beau résultat aussi bien sur le plan amoureux que sur celui de la littérature...
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