AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Livretoi


Calyste du Guénic, jeune gentilhomme breton désargenté, aime Félicité des Touches, âgée de 40 ans, musicienne et écrivaine célèbre qui écrit sous le pseudonyme de Camille Maupin. Bien que follement amoureuse, celle-ci repousse ses avances à cause de la différence d'âge et le jette dans les bras de son amie la Marquise Béatrix de Rochefide. Calyste tombe amoureux de Béatrix, qui se laisse séduire mais finalement le repousse car elle a déjà un amant. Calyste, par dépit, se marie avec la jeune et belle Sabine de Grandlieu, mais reprend feu immédiatement en retrouvant Béatrix à Paris. La perfide et vaniteuse Béatrix de Rochefide tente alors de briser le jeune ménage. Il faudra tout l'amour d'une épouse exemplaire et aimante, et toute l'intelligence de la mère de Sabine, la Duchesse de Grandlieu, pour comploter avec d'habiles intrigants - Maxime de Trailles, Fabien de Ronceret, le Comte de la Palférine -, et réussir à ramener le jeune homme dans le droit chemin de la vie conjugale.

Grand roman sur l'amour et ses déclinaisons, les femmes, le mariage et les clefs du bonheur selon Balzac. Magnifiques portraits de femmes : Félicité des Touches, Béatrix, Solange de Grandlieu, Fanny la mère de Calyste, la vieille tante mademoiselle de Pen-Hoël, la jeune promise évincée Charlotte de Kergarouët.

Calyste, beau, bon, noble, sincère, passionné mais naïf est un fétu de paille manipulé par des femmes fortes habituées aux joutes du coeur et de l'esprit. Il fait son éducation sentimentale.

On peut regretter les choix de Félicité des Touches- Camille Maupin qui renonce à l'amour de Calyste et se retire dans un couvent après avoir réussi avec une grande force de caractère une carrière de musicienne et d'écrivain. Elle était faite pour vivre un amour idéalisé avec Calyste (Macron montre que c'est possible), elle y renonce. Son sacrifice peut être diversement apprécié, soit comme du panache soit comme une absurdité. D'autant plus quand on connaît son parcours amoureux, d'abord avec un militaire beau mais superficiel, puis avec un homme fin et cultivé, brillant mais volage, puis avec Conti, le musicien narcissique (l'amant de Béatrix dans le roman) et enfin Claude Vignon un critique littéraire cynique et blasé, incapable de sentiments amoureux. Calyste était la providence. Mais Balzac n'aurait pu construire son roman sur cette seule intrigue amoureuse.

Ceux et celles qui sont romantiques ou qui aiment réfléchir sur le thème de l'amour trouveront dans ce roman des pages magnifiques, d'une grande délicatesse. le sentiment amoureux, l'amour idéalisé, les débordements de la passion, mais aussi la noblesse d'une vie conjugale faite de petits soins au quotidien, d'attention dévouée, de délicatesse, l'adultère, tout y passe.

Balzac est un monstre de sensibilité, d'observation, de clairvoyance, un bourreau de travail phénoménal. La lecture d'un seul de ses romans suffit pour l'admirer.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}