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Critique de Sabrina_Chchch


Ma première rencontre avec Balzac, il y a de nombreuses années, peut se résumer en un seul mot : fiasco. Une lecture scolaire obligatoire, Les Chouans, à un âge probablement trop précoce pour apprécier le talent de l'auteur et la richesse de ses écrits traversant les décennies.

Il aurait été dommage de rester sur un échec. D'autant qu'avec les années, j'apprécie les écrits qui prennent leur temps, qui peignent les détails d'une époque, qui savent jongler avec l'imparfait du subjonctif. J'avoue aussi que le film récemment sorti sur nos écrans m'avait plu et donné envie de me laisser une seconde chance avec Balzac.

Le verdict est sans appel : nous sommes bien loin du fiasco cette fois ! J'ai beaucoup apprécié cette lecture en forme de montagnes russes, de la misère à la gloire, dans un sens puis dans l'autre.

Dans ce roman, on suit Lucien Chardon, dit de Rubempré, poète, écrivain, artiste qui rêve de noblesse et de renommée. Dans la société provinciale Angoumoisine, Lucien s'attire les grâces de Mme de Bargeton, issue de la noblesse locale, et qui le mène de la Province à Paris.
Lucien est un homme dévoré d'ambition, ébloui par le luxe et les paillettes, étourdi par l'argent et le jeu. Inconstant, facilement influençable, Lucien ira, ainsi que le titre du roman l'annonce, de succès en désillusions.

Balzac dépeint tour à tour la société provinciale puis la société parisienne du début du XIXe siècle. Tout y passe : les apparences et les faux-semblants, les mensonges et les hypocrisies, les ruses et les subterfuges, les opportunismes et les retournements de veste. La noblesse, la bourgeoisie, l'édition, les banquiers, les notaires, la politique et surtout le journalisme. La galerie de portraits, détaillés, ciselés, profonds, est impressionnante. Et peu reluisante. Seuls quelques personnages du Cénacle échappent à ce portrait cynique.

Si l'histoire et les personnages m'ont emportée, j'ai néanmoins eu quelques difficultés avec un style parfois âpre, fastidieux. Par ailleurs, je me suis parfois un peu perdue dans la quantité de personnages et la complexité des stratégies des uns et des autres. J'aurais probablement plus apprécié ce roman avec quelques personnages de moins, des intrigues moins emmêlées, et avec une fin un peu plus morale, récompensant le travail, l'honnêteté et l'abnégation. Mais peut-être suis-je un peu trop fleur bleue pour Balzac...
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