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Critique de PtitVincent


Un roman en deux temps où finalement la Rabouilleuse du titre n'a qu'un rôle secondaire (définition du Robert : la rabouilleuse est un personne qui trouble l'eau pour effrayer et pêcher les écrevisses).
Premier temps, à Paris, Agathe est une femme heureuse. Pourtant rejetée par son père qui laisse son héritage au frère aîné, celle-ci est mariée à un fonctionnaire de l'empire qu'elle aime tendrement et qui lui a donné deux garçons. L'homme est un élément capital auprès de Napoléon mais a la mauvaise idée de passer l'arme à gauche avant une grande promotion. Donc le train de vie d'Agathe diminue déjà d'un cran. Puis à la mort de l'empereur, de nouveau un cran en moins. Ensuite c'est sa tante qui la spolie d'une partie de son patrimoine, et hop un cran en moins. Enfin la dame a le malheur d'avoir un garçon, Paul Le benjamin, qui veut devenir artiste peintre (donc condamné à la pauvreté) et l'aîné, Philippe, militaire pour l'empire (le préféré à sa maman) qui se révèle bringueur, joueur et surtout voleur. Ainsi Agathe perd le peu de patrimoine qui lui restait.

Second temps, elle décide alors de partir à Issoudun (l'office du tourisme de la ville ne lui dit pas merci), rejoindre son frère aîné, héritier de la fortune familiale et célibataire, espérant que celui-ci cède à ses fils un peu de son trésor. Mais l'homme est prisonnier d'une femme, la fameuse Rabouilleuse, qui avec l'aide de Maxence son amant tente de capter l'héritage du vieil homme. Il faut dire que Jean-Jacques Rouget est un homme faible et un crétin en plus d'être richissime. La tentative d'Agathe et de son fils artiste échoue lamentablement et Philippe décide alors de reprendre les choses en main. S'ensuivent alors tractations et manoeuvres entre les deux partis pour récupérer l'argent du riche célibataire.

Voici un roman De Balzac qui n'est pas des plus connus et qui pourtant est extrêmement intéressant. Les personnages sont complexes, l'intrigue est très bien menée, les thèmes sont nombreux, l'humour balzacien y est constamment présent. Une sombre vision de la société où les forts dominent les faibles, où le mal domine le bien. Un roman où la bonté et la piété sont piétinées par l'avarice, l'égoïsme, la brutalité, la malhonnêteté…
Seul bémol, Balzac ne semble avoir aucune pitié pour Flore, la Rabouilleuse, qui pourtant a été achetée à son père à l'âge de 12 ans et qui de fait devint la maîtresse du docteur Rouget puis de Jean-Jacques son fils. Si son attitude est loin d'être généreuse dans l'histoire, au moins a-t-elle des circonstances atténuantes.
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