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Critique de cloduk


Le livre m'a frustré. Il me semble qu'il manque une vraie dynamique pour que le récit soit captivant et que Balzac est passé à côté de beaucoup de choses qui auraient pu être intéressantes.
A commencer par le titre : on a bien un village qui a un rôle important . Mais le curé qui y officie n'est qu'un comparse apparaissant occasionnellement. le vrai personnage principal est Véronique Sauviat épouse Graslin, qu'on va suivre de son adolescence à sa mort .
Quant à l'histoire , elle est composée de différents épisodes de la vie de Véronique. Chaque période commence de manière prometteuse mais s'essouffle vite car manquent les développements qu'on pouvait espérer.
Cà commence comme Eugénie Grandet par une jeune fille élevée par des parents prés de leurs sous jusqu'à l'arrivée du notaire Graslin le futur mari. Description du dit Graslin, du mariage arrangé, on attend des péripéties et rien ne se passe sinon que Graslin fait fortune facilement. Episode du drame judiciaire, arrivée du séduisant procureur , toujours rien jusqu'à la disparition du mari. Pour le malheur du lecteur, Véronique quitte Limoges pour son château à la campagne et nous avons droit à un véritable traité d'agronomie des plus ennuyeux . Arrivent des personnages pittoresques qui auraient pu relancer l'intrigue mais tout ce beau monde est d'une platitude mortelle.
Et le roman se terminera dans une sorte d édification religieuse béate ou tout le monde y va de sa larme et de son admiration à Véro qui n'en demandait pas tant .
Balzac avait pourtant matière à faire de son héroïne un personnage fort de femme entrepreneuse, catholique passionnée jusqu'au masochisme et à la lente autodestruction . Au lieu de çà , on se demande souvent ce que peuvent bien trouver prêtres, ex bagnards ou beaux gosses à cette enquiquineuse bonne femme, décrite qui plus est comme moche suite à une maladie .
Et c'est pareil dans son entourage , ses parents comme son mari n'offrent aucun intérêt , le sauvage Farrabesche va vite rentrer dans le rang, l'abbé de Rastignac aurait pu être un séduisant et ambigu personnage clé de l'histoire mais est réduit à une silhouette.
Chaque fois que quelque chose d'original ou de moins ordinaire se dessine, Balzac semble laisser tomber pour revenir aux ennuyeuses préoccupations de Véronique.
Seules pages que j'ai bien aimé : un passage du familier Docteur Biachon, un des plus récurent personnage de la Comédie Humaine, et l'évocation de la vie au bagne d'un ancien prisonnier racontant vie quotidienne et moeurs de la chiourme, et permettant ainsi de nous réveiller un peu .
A ce curé de village, on préfèrera sans peine celui, plus citadin , de Tours. Et nettement plus consistant et sympathique .




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