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Critique de myrtigal


J'ai enfin découvert ce fameux Père Goriot si connu et dont j'avais trop tardé à faire la connaissance. C'est chose faite et je peux, et dois, dire maintenant que je ne comprends pas le choix d'Honoré d'avoir appelé son roman «Le Père Goriot», car pour moi il est évident qu'il aurait du s'intituler «Eugène Rastignac» tant il est la force vive de ce roman !

Et j'irais même plus loin en déclarant que ce cher Monsieur Goriot m'a beaucoup agacé. On me l'avait dépeint comme le père le plus touchant de la littérature, l'archétype de l'amour filial, donc j'ai été passablement déçue de me rendre compte qu'il était un père aimant certes, mais ne nous mentons pas; ce qu'il aimait ce n'était pas tant ses filles que l'argent de ses filles. Son obsession de l'argent m'a empêché d'avoir pour lui l'empathie nécessaire pour l'apprécier. Monsieur Goriot est exactement comme ses filles (et par extension le reste de la société parisienne) : l'agent est son seul et unique moteur. Et en cela il m'a fait penser à l'autre célèbre père qui finalement semble être son alter ego : Monsieur Grandet. Ces deux pères ne sont que les deux faces d'une même pièce. Ce fut très intéressant à constater. L'un par cupidité refuse tout argent à sa fille, l'autre par excès d'amour donne tout son argent à ses filles, mais pour les deux argent et amour sont intimement (et péjorativement) reliés.

Comme je le disais, la vrai star du roman c'est clairement Eugène de Rastignac. Que j'avais croisé dans la peau de chagrin en trentenaire déjà bien cynique, alors qu'elle n'a pas été ma surprise de le voir jeune, sans le sous et surtout innocent ! Innocent de toute cynisme, de tout égoïsme et avidité ! Ça ne me l'a rendu que plus attachant ! Mais ce que est formidable c'est que c'est grâce à ce roman qu'on comprend et pourquoi il deviendra ce qu'il deviendra plus tard. On est spectateur du point de bascule du petit Eugène (et de façon éclatante à la toute dernière ligne de la fin du roman).

Bref, il y a tant de personnages et de situations dans ce roman qu'il ne m'est impossible d'accorder un mot pour chacun dans cette critique donc je dois malheureusement m'abstenir. Mais il est clair que cette pension Vauquer est une véritable micro société et encore une fois, s'il était nécéssaire de le redire, Honoré à tout simplement excellé à la créer, la décrire et la faire vivre. Quel génie.

Et une mention spéciale aux premières pages du roman, qui sont déjà célèbres oui, mais qu'à titre personnel j'ai trouvé absolument magistrales ! Un chef d'oeuvre !
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