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Critique de Thrinecis


Pour cet essai sur le mariage et ses accidents de parcours, petits ou grands, Balzac met en scène un couple marié, Caroline et Adolphe, dont il nous fait suivre toute l'évolution de leur vie maritale depuis les premières découvertes déplaisantes jusqu'à l'acceptation d'une vie partagée à ... 4 !

Légère et très drôle, la première partie accompagne Adolphe dans la découverte de sa femme et de la vie de couple. Avec un humour aussi corrosif que la soude caustique, Balzac dénonce les menus inconvénients du mariage pour un homme : oubliées les joies d'une paresseuse matinée au lit, envolé le bonheur d'être seul maître à bord de son domicile ! Adolphe regretterait presque de ne pas être resté garçon... Pire encore, Adolphe, atterré, découvre que sa Caroline est une écervelée qui ne cesse d'accumuler les gaffes lors des soirées entre amis. Et puis, il faut supporter les petites querelles au sujet de l'éducation du jeune Charles, les envies de villégiature de Caroline qui sont aussi onéreuses que fugaces, les bouderies de Madame quand les robes de ses amies ont été plus admirées que la sienne lors d'un bal...
Balzac file la métaphore jusqu'à l'excès et distille de nombreux aphorismes pas toujours excellents.

Cet essai qui s'inscrit dans Les études analytiques de la Comédie Humaine est inégal à plus d'un titre. Après une première partie très plaisante, la seconde l'est beaucoup moins, évoluant vers plus de gravité avec des petites misères qui le sont de moins en moins, et de sérieux accrocs au contrat de mariage tels que l'adultère. L'attitude d'Adolphe engendre les soupçons de Caroline qui se fait enquêteuse, secondée dans sa tâche par la femme de ménage. L'infidélité, une petite misère ? Sans doute d'un point de vue masculin, et surtout de celui De Balzac qui accumula les liaisons simultanées. Car l'on se doute bien que tout ce qui est présenté dans cette étude a été vécu par l'écrivain, ou, à tout le moins, observé.

Son analyse est aussi clairement inégalitaire dans le traitement appliqué aux deux sexes. Elle dénote une bonne part de misogynie de la part De Balzac qui présente la belle Caroline comme une parfaite idiote tandis qu'Adolphe, pauvre mari, en subit les conséquences. Cela justifierait-il l'adultère ? Balzac semble l'approuver, extrapolant jusqu'à en faire la clé d'un mariage heureux.

Enfin, je regrette que les dessins originaux de Bertall aient été remplacés par quelques uns de Cabu dans mon édition Arléa et limités à la préface : si cela montre bien le caractère quasi-intemporel de cette étude où les couples mariés pourront se retrouver, c'est dommage d'avoir perdu l'esprit et le charme de ceux du 19ème siècle.

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