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Citations sur Petites Misères de la Vie conjugale (18)

On peut pardonner,mais oublier c'est impossible
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Vous croyez avoir épousé une créature douée de raison, vous vous êtes lourdement trompé, mon ami.

Axiome

Les êtres sensibles ne sont pas des êtres sensés.

Le sentiment n'est pas le raisonnement, la raison n'est pas le plaisir, et le plaisir n'est certes pas une raison.
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Pour etre heureux en menage,il faut etre ou homme de genie marie a une femme tendre et spirituelle,ou se trouver par l'effet d'un hasard qui n'est pas aussi commun qu'on pourrait le penser,tous les deux excessivement betes
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Le jésuite, le plus jésuite des jésuites est encore mille fois moins jésuite que la femme la moins jésuite, jugez combien les femmes sont jésuites! Elles sont si jésuites, que le plus fin des jésuites lui-même ne devinerait pas à quel point une femme est jésuite, car il y a mille manières d’être jésuite, et la femme est si habile jésuite, qu’elle a le talent d’être jésuite sans avoir l’air jésuite. On prouve à un jésuite, rarement, mais on lui prouve quelquefois qu’il est jésuite; essayez donc de démontrer à une femme qu’elle agit ou parle en jésuite? elle se ferait hacher avant d’avouer qu’elle est jésuite.
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Règle générale : aucun homme n'a pu découvrir le moyen de donner un conseil d'ami à aucune femme, pas même à la sienne.
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Les êtres sensibles ne sont pas des êtres sensés.
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[Sur la tristesse des mariages bourgeois de province]
DE MADAME CLAIRE DE LA ROULANDIÈRE, NÉE JUGAULT, À MADAME ADOLPHE DE CHODOREILLE, NÉE HEURTAUT.
« Viviers.
« Tu ne m’as pas encore écrit, ma chère Caroline, et c’est bien mal à toi. N’était-ce pas à la plus heureuse de commencer et de consoler celle qui restait en province !
» Depuis ton départ pour Paris, j’ai donc épousé monsieur de La Roulandière, le président du tribunal. Tu le connais, et tu sais si je puis être satisfaite en ayant le cœur saturé de nos idées. Je n’ignorais pas mon sort : je vis entre l’ancien président, l’oncle de mon mari, et ma belle-mère, qui de l’ancienne société parlementaire d’Aix n’a gardé que la morgue, la sévérité de mœurs. Je suis rarement seule, je ne sors qu’accompagnée de ma belle-mère ou de mon mari. Nous recevons tous les gens graves de la ville le soir. Ces messieurs font un whist à deux sous la fiche, et j’entends des conversations dans ce genre-ci : — Monsieur Vitremont est mort, il laisse deux cent quatre-vingt mille francs de fortune... dit le substitut, un jeune homme de quarante-sept ans, amusant comme le mistral. — Êtes-vous bien certain de cela ?...
» — Cela, c’est les deux cent quatre-vingt mille francs. Un petit juge pérore, il raconte les placements, on discute les valeurs, et il est acquis à la discussion que, s’il n’y a pas deux cent quatre-vingt mille francs, on en sera bien près...
» Là-dessus concert général d’éloges donnés à ce mort, pour avoir tenu le pain sous clef, pour avoir plaçoté ses économies, mis sou sur sou, afin probablement que toute la ville et tous les gens qui ont des successions à espérer battissent ainsi des mains en s’écriant avec admiration : — Il laisse deux cent quatre-vingt mille francs !... Et chacun a des parents malades de qui l’on dit : — Laissera-t-il quelque chose d’approchant ? et l’on discute le vif comme on a discuté le mort.
» On ne s’occupe que des probabilités de fortune, ou des probabilités de vacance dans les places, et des probabilités de récolte.
» Quand, dans notre enfance, nous regardions ces jolies petites souris blanches à la fenêtre du savetier de la rue Saint-Maclou, faisant tourner la cage ronde où elles étaient enfermées, pouvais-je savoir que ce serait une fidèle image de mon avenir ?...
» Être ainsi, moi qui de nous deux agitais le plus mes ailes, dont l’imagination était la plus vagabonde ! j’ai péché plus que toi, je suis la plus punie. J’ai dit adieu à mes rêves : je suis madame la présidente gros comme le bras, et je me résigne à donner le bras à ce grand diable de monsieur de La Roulandière pendant quarante ans, à vivre menu de toute manière et à voir deux gros sourcils sur deux yeux vairons dans une figure jaune, laquelle ne saura jamais ce qu’est un sourire.
» Mais toi, ma chère Caroline, toi qui, soit dit entre nous, étais dans les grandes quand je frétillais dans les petites, toi qui ne péchais que par orgueil, à vingt-sept ans, avec deux cent mille francs de fortune, tu captures et tu captives un grand homme, un des hommes les plus spirituels de Paris, un des deux hommes à talent que notre ville ait produite !... quelle chance !
» Maintenant tu te trouves dans le milieu le plus brillant de Paris. Tu peux, grâce aux sublimes priviléges du génie, aller dans tous les salons du faubourg Saint-Germain, y être bien accueillie. Tu jouis des jouissances exquises de la société des deux ou trois femmes célèbres de notre temps, où il se fait tant d’esprit, dit-on, où se disent ces mots qui nous arrivent ici comme des fusées à la Congrève. Tu vas chez le baron Schinner, de qui nous parlait tant Adolphe, où vont tous les grands artistes, tous les illustres étrangers. Enfin, dans quelque temps tu seras une des reines de Paris, si tu le veux. Tu peux aussi recevoir, tu verras chez toi les lionnes, les lions de la littérature, du grand monde et de la finance, car Adolphe nous parlait de ses amitiés illustres et de ses liaisons avec les favoris de la mode en de tels termes, que je te vois fêtée et fêtant.
» Avec tes dix mille francs de rente et la succession de ta tante Carabès, avec les vingt mille francs que gagne ton mari, vous devez avoir équipage ; et, comme tu vas à tous les théâtres sans payer, comme les journalistes sont les héros de toutes les inaugurations ruineuses pour qui veut suivre le mouvement parisien, qu’on les invite tous les jours à dîner, tu vis comme si tu avais soixante mille francs de rente !... Ah ! tu es heureuse, toi ! aussi m’oublies-tu !
» Eh bien, je comprends que tu n’as pas un instant à toi. Ton bonheur est la cause de ton silence, je te pardonne. Allons, un jour, si, fatiguée de tant de plaisirs, du haut de ta grandeur, tu penses encore à ta pauvre Claire, écris-moi, raconte-moi ce qu’est un mariage avec un grand homme... peins-moi ces grandes dames de Paris, surtout celles qui écrivent... oh ! je voudrais bien savoir en quoi elles sont faites ; enfin n’oublie rien, si tu n’oublies pas que tu es aimée quand même par ta pauvre
» CLAIRE JUGAULT. »
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un de ces ex-beaux de l'Empire qui vivent sur leurs succès printaniers, et qui se cultivent eux-mêmes avec des soins excessifs, pour obtenir des regains.
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Les femmes ont corrompu plus de femmes que les hommes n'en ont aimé.
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Oh ! la sainte vie privée, où est-elle ? Paris est une ville qui se montre quasi nue à toute heure, une ville essentiellement courtisane et sans chasteté.
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