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Critique de Meps


Meps
13 décembre 2022
Quelle succession de lectures balzaciennes contrastées ! Après avoir lu Albert Savarus l'an dernier et avoir critiqué son côté "réglement de comptes" et presque trop autobiographique, me voilà avec un autre court roman méconnu de la Comédie Humaine... mais ici injustement méconnu.

En effet, le sujet peut paraître habituel : une infidélité. C'est le sujet de plusieurs des romans De Balzac. L'originalité ici est sans doute que l'histoire convoque de nombreuses "célébrités" de la construction panthéonique balzacienne: le baron de Nucingen, l'actrice Florine, l'écrivain Raoul Nathan, Rastignac, et même le célébrissime Félix de Vandenesse qui joue en plus un rôle central... celui du cocu !

Si dans un premier temps, Balzac semble se montrer assez misogyne en faisant peser le poids de l'infidélité sur la seule fautive (tout en égratignant au passage son éducation religieuse stricte qui pour lui la pousse plutôt à la faute qu'elle ne l'en prémunit), l'auteur dépeint comme d'habitude toute la société entourant l'histoire et accable finalement plus les salons et la science de la séduction de l'amant. le final est assez haletant, avec des retournements de situation assez étonnants pour un roman si court et un dénouement très moderne à mon sens, mais je vous en laisse juge.

Les vies de l'écrivain et de l'actrice sont longuement dépeints et ils prennent parfois le premier rôle à la fille d'Eve du titre. La métaphore biblique parsème les premières pages mais ne tient pas sur la longueur. J'ai été séduit par de nombreuses tournures de l'auteur que j'ai parfois pris la peine de citer sur Babelio.

Un très bon Balzac donc, que je n'aurais sans doute jamais lu sans ma volonté d'exhaustivité. Je remercie donc mon moi de l'adolescence qui s'est donné comme objectif de compétition avec sa soeur de lire toute la Comédie Humaine alors qu'elle s'était proposé de s'attaquer aux Rougons-Macquarts... Je ne me suis rendu compte de l'inégalité d'enjeu que quand elle m'a gentiment dressé la liste des romans à lire, bien classé entre Scènes de la vie privée, Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie de province, etc... Je me suis finalement aujourd'hui lancé dans les deux défis, bien plus certain de réussir le Zola que d'achever le Balzac !
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