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Critique de Bookycooky


1923, Trina passe sa maturité, le bac italien.
Elle habite dans l'Alto Adige, le sud Tirol, région frontalière de l'Italie, avec l'Autriche. La langue est l'allemand, la religion, chrétienne, le travail celui des champs et des étables. Mussolini rase la région, italianise les noms, fait changer les enseignes des négoces, et interdit le port des vêtements traditionnels. de plus il est question de la construction par les fascistes, d'une digue sur le fleuve, déjà projetée en 1911 mais annulée pour cause de risques géologiques. Une digue qui signera la fin de la région.

Trina dans ce chaos, est dans le vide, quoi faire ? Elle ne peut enseigner vu l'interdiction de la langue. Passer dans la clandestinité pour le faire, comme lui conseille le prêtre et suivre Erich,résistant, le garçon qu'elle veut épater ?
L'injustice de la vie se manifeste à travers une belle prose imagée, où les sentiments s'y apposent comme des gouttelettes de pluie.

Encore une histoire de fascisme, encore le dilemme entre partir ou rester ? Erich
dit à sa femme, “c'est ici que je suis né, mes parents sont nés, tu es née, mes enfants sont nés. Si nous partons, ils auront gagnés.”.....mais cette résistance pacifique sera-t-elle suffisante pour les empêcher de leur faire du mal, et résister à la souffrance, même si à la fin, ils gagnaient (?). le comble du paradoxe, je dirais même de l'ironie, est qu'à l'époque ils espèrent être sauvé par Hitler et reprendre leur identité allemande.......Et quand Hitler va leur proposer de quitter leur région et émigrer officiellement en Allemagne, les choses vont se compliquer encore plus , la région se divisant radicalement et tragiquement en deux camps, ceux qui restent et ceux qui partent et surtout que la deuxième guerre mondiale gronde aux portes de l'Italie.....
Une population prise entre deux feux, les fascistes et les nazis.....

Trina, la narratrice, écrivant dans un vieux cahier, s'adresse à sa fille, Marica.... partie....disparue, suite au dilemme.....

Pour être franche je n'avais aucune idée de cette tranche de l'histoire du Sud Tirol ni de ce livre, ni de l'auteur, qui m'a été proposée par le club de Lecture de l'unique et magnifique librairie de la ville voisine. Une librairie qui essaie de subsister grâce à l'amour des livres de sa propriétaire, et ses activités intéressantes comme ce club où participent hommes et femmes de tout âge, et plutôt des jeunes. Pourtant l'auteur est déjà présent sur Babelio, et son livre “Le dernier arrivé “ traduit en français a remporté le grand prix littéraire italien Campiello en 2015. C'est un beau récit tragique où la petite histoire s'immisce dans une page douloureuse de l'Histoire italienne. Une heureuse surprise, qui se lit d'une traite et que j'espère sera très bientôt traduite en français.

« Le parole non potevano niente contro i muri che aveva alzato il silenzio. »
( Les paroles n'avaient aucun pouvoir face au mur érigé par le silence )
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