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Critique de Musa_aka_Cthulie


Onze nouvelles sur la place des femmes dans la société indienne, qu'elle vivent dans leur pays d'origine, ou qu'elles se soient, comme c'est souvent le cas dans ce recueil, expatriées aux États-Unis. Onze nouvelles d'une terrible acuité, qui dénonce un système de traditions peu réjouissant, dans lequel les femmes elles-mêmes se laissent parfois plus ou moins volontairement enfermer. Onze nouvelles douloureuses, qui traitent des femmes battues, du deuil, des illusions et des désillusions portées par l'étincelante Amérique, de la maternité, de la famille qui, souvent, dévore ses enfants. Onze nouvelles douloureuses.

Pourtant, même à travers les pires histoires de ces femmes, toutes poignantes, et dont certaines se révéleront véritablement terribles, Chitra Banerjee Divakaruni ne laisse jamais tomber les bras. Plus que la société indienne, c'est la société tout court, quelle qu'elle soit, qui enferme ses individus dans des réseaux qu'on peut croire inextricables: famille d'origine, mariage, maternité, travail, richesse ou pauvreté, tout est bon pour étouffer. Mais là où certaines de ses femmes échouent, d'autres se relèvent, et ce n'est pas la moindre qualité de l'auteure que d'avoir su mettre en avant la liberté humaine et l'absence de fatalité.

Quelques unes de ces nouvelles sont particulièrement tristes, désespérantes. le choix que fait Chitra Banerjee Divakaruni, celui de se montrer sans concessions face à deux sociétés, celle dont elle est issue et celle où elle a émigré à dix-neuf ans, l'oblige à se montrer implacable. L'envie de susciter l'émotion l'a également menée à choisir des destins de femmes qui souffrent. Mais qui, somme toute, souffrent à l'image de chacun sur Terre - certains plus que d'autres.

Et s'il existe dans ce recueil un message plus prégnant que les autres, c'est sans doute celui que la narratrice trouve à l'histoire que lui raconte sa tante dans L'histoire de la servante (une des plus difficiles à encaisser) : ne répétons pas les erreurs de nos parents. Choisissons de ne pas nous laisser enfermer et de ne pas nous enfermer nous-mêmes.
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