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Critique de micetmac


Iain M Banks est mort et je ne m'en remets pas.
J'ai bouclé, il y a peu, le dernier bouquin du cycle de la Culture.
J'étais pourtant loin de penser à ce bon Iain en furetant dans une bouquinerie sous l'oeil vigilant du cerbère à sa caisse, reluquant de façon insistante ma besace (ce n'est pas un sac à main !) au cas où je veuille lui subtiliser un vieux Cartland corné ou un antique numéro délavé de Rustica.
Quand...
Bingal, le Grao !
Le premier livre de Banks était épuisé. D'une réputation flatteuse, il était annoncé régulièrement prochainement réédité. En vain.
Et puis là, dans un bac en plastique, à un prix dérisoire...
LE SEIGNEUR DES GUÊPES ne ressemble à rien de bien défini.
LE SEIGNEUR DES GUÊPES est une oeuvre tout à fait unique en son genre, à la fois horrifiante et fascinante. Horrifiante, parce qu'elle nous fait entrer dans la peau d'un être dont les visions du monde n'ont rien à voir avec les nôtres, dont les valeurs — la vie, la mort — sont étrangères à notre société. Fascinante, parce que l'humour macabre qui s'en dégage ne ressemble à rien de connu.
Vous ne vous êtes jamais demandé ce qui serait advenu de Huckleberry Finn s'il avait viré psychopathe ? Non ? Je l'aurais parié. Banks l'a fait lui.
Il nous fait donc pénétrer dans le cerveau tordu et macabre de Frank Cauldharne, grand ado perturbé et mutilé d'une petite île d'Ecosse dont il a fait son royaume. Persuadé de posséder des pouvoirs psychiques et de divinations, Frank s'est créé un univers branque de totems d'animaux morts, de bombes artisanales, de barrages érigés pour le seul plaisir de les détruire, et de son foutu Sanctuaire aux guêpes.
LE SEIGNEUR DES GUÊPES à sa parution fut accompagné d'un fumet de scandale. C'est que la lecture est un brin dérangeante, Banks y adopte le point de vue d'un meurtrier, d'un sociopathe, sans que l'on puisse tout à fait s'en détourner totalement, le rejeter hors de la compagnie des hommes.
S'appuyant sur une plume féroce et jubilatoire (à laquelle la traduction française ne rend pas tout à fait justice semble-t-il), Iain lâche une fois encore la bride à son imagination débridée. Les assassinats perpétrés par Frank sont des modèles de machinations perchées et de détournements de soupçons.
Avec un humour à froid, machette ! C'est quelque chose. L'éducation singulière reçue par Frank via son père, définition parfaite de trouble obsessionnel compulsif nous réserve quelques beaux moments.
Un livre puissant, étrange, sur la folie.
Lien : http://micmacbibliotheque.bl..
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