AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 77 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le seigneur des guêpes : un titre qui évoque…qui évoque quoi d'ailleurs ? Des bestioles indisciplinées qui piquent, mais à part cela, je ne voyais pas trop….

Je dois reconnaitre que sans Gwen et son challenge BBC, je ne me serais surement jamais lancée dans la lecture de ce livre. J'ai certes deux livres de l'auteur, Iain Banks dans ma Pal, mais je n'avais même pas fait le lien étant donné qu'il s'agit de deux livres de science-fiction.
Le narrateur Franck, un jeune homme habitant avec son père sur une ile près de la cote, nous raconte sans concession son parcours de vie.
Il avoue sans fard et sans aucune émotion qu'il est un meurtrier. Bref, Franck est à placer sans hésitation dans la catégorie des psychopathes. En même temps, quand on découvre que son père adore mesurer, toiser, peser, tous les éléments qu'il croise on peut déjà lever un peu les sourcils. Quand de plus nous découvrons assez vite que le frère ainé de Franck s'est enfui de l'asile psychiatrique où il était enfermé car il adorait bruler vif des animaux… Finalement, au vu de son environnement familial, on lui trouverait presque des excuses, au jeune Franck.
Le style de l'auteur est à la fois fluide et percutant, et la description de certaines scènes est criante de réalisme…
J'ai été assez surprise de voir ce livre catégorie sur Babelio comme fantastique, car il n'y absolument aucun élément fantastique dans ce bouquin… Mystère….
Un livre qui se lit quasiment d'une traite, car il fait moins de 200 pages (en tout cas dans l'édition que je possède)

Challenge BBC
Challenge Mauvais Genres 2020
Commenter  J’apprécie          402
« Le seigneur des guêpes » est un ouvrage que je cherchais depuis longtemps. Je me souviens d'un article dans « le cafard cosmique » le mentionnant. Quelle ne fut pas ma joie lorsque j'ai pu enfin acquérir le précieux parchemin. Comme je fais l'impasse sur le résumé de l'éditeur, j'aime découvrir par moi-même l'histoire, j'ignore totalement de quoi il en ait.

Dépaysement, puisque que l'histoire se déroule au pays de l'écrivain, soit en Écosse, un endroit magnifique par sa culture et son atmosphère. Une nation qui a vu naître un autre auteur talentueux.
L'histoire est narrée par un jeune psychopathe – donc narration à la première personne – issu d'une famille de taré. Chaque membre tient sa couche de débilité congénitale. Je n'énumérerai pas chaque délire psychotique, mais il faut juste savoir qu'ils sont exceptionnellement “amusants” dans leurs vices.

Parfois glauque, on baigne ici dans l'horreur et la folie. le personnage principal nous narre ses actes de démence avec une telle indifférence que cela en fait froid dans le dos. Il agit même avec une minutie et le tout est intelligemment calculé. Des actes de barbarie et de cruauté, on en a à la pelle. Même, à son bon souvenir, il nous relate ses exploits de façon détaillée. Les âmes sensibles seront donc écoeurées par tant de sadisme.

Si l'histoire est malsaine, l'ensemble est jubilatoire, sauvé par un humour omniprésent. Je me suis tapé des barres qui furent bénéfiques pour mes abdaux (si injustement délaissés, mais entretenus de temps à autre). J'ai par ailleurs eu un fou rire lors de la scène du bar.

Les vingt dernières pages sont très bonnes, et il m'a été impossible de lâcher le livre. J'ai même été agréablement surpris, une révélation que je n'avais pas vu venir. En y repensant, l'auteur nous avait pourtant laissé quelques indices. La seule fausse note, à mon sens, est due à quelques longueurs, mais rien de bien méchant.

C'est un excellent roman d'Horreur, qui met mal à l'aise le lecteur par l'extrême démence du narrateur. L'étiquette “Fantastique” du site Babelio est erronée. On n'y trouve aucun élément paranormal ou surnaturel. Je connais Iain Menzies Banks de nom, un auteur oeuvrant dans la Science-Fiction. Pour une unique incursion dans le monde de l'Horreur (en tout cas, seul titre traduit dans nos vertes contrées), c'est une réussite. Il est fort dommageable qu'il n'ait pas poursuivi dans ce domaine. Ce titre est machiavélique, sans réel temps mort et surtout très bien assaisonnée de scènes cocasses, de dialogues saugrenus.
Commenter  J’apprécie          203
Une surprise du début à la fin pour tant de raisons...
Tout d'abord, une qualité d'écriture pour ce conte cruel et dérangeant à la première personne, au rythme fluide et incisif.
Des observations et dialogues hilarants, dont certains renvoient un accent écossais à couper au couteau (et quel plaisir). le tissage adroit et malin du passé et du présent du héros (Banks est le roi du cliffhanger à la fin du chapitre par un début de révélation et une reprise lente au début du chapitre suivant alors que l'on veut savoir, là, tout de suite!), Frank, qui est sur le point de dire bye bye à son enfance. Et quelle enfance?!
Parsemée de divers crimes et complots atroces, du développement d'un système de croyance et de morale personnels d'une être parfaitement conscient de son abomination et du fonctionnement du reste du monde, chamanisme violent et joyeusement cruel. le vision de lui-même de Frank est horriblement drôle et sans pitié.
Boudu. Un gros choc pour le système.
Reflet du monde réel, hypocrite qui se targue de préceptes bien-pensants mais qui n'en est pas moins insensé et cruel que le monde de Frank résumé par sa "Wasp Factory".
Et le dénouement! Des mensonges en poupées russes menant à une révélation pas forcément imprévisible mais savoureuse. Une fin du monde absurde.
Un frère complètement allumé, sadique et perdu, évadé d'hôpital psychiatrique jouant à cache cache avec la police. Et ce père illuminé qui a besoin de connaître les dimensions de tous les objets de son foyer? En mesures impériales, please.
J'avoue avoir hurlé de rire à certains passages terriblement monstrueux. Mais qui ne rirait pas d'un combat à mort entre un ado et un lapin?
Bref les gens, c'est avec un plaisir quelque peu coupable que j'applaudis violemment ce premier roman génial d'Iain Banks et que je lui met une note excellente.
À lire en anglais pour l'effet intégral!
Commenter  J’apprécie          140
Frank Cauldhame vit avec son père sur un îlot en Ecosse, chacun avec sa citadelle imprenable dans la maison, le bureau du père toujours verrouillé et le refuge du fils au dernier étage de la maison. Il est le seigneur de cet îlot qu'il défend comme une forteresse.

Enfant meurtrier qui se croit confiné dans une adolescence éternelle, Frank revient sur sa vie au cours de ses virées dans l'île ou au pub du village le plus proche, sur les circonstances extraordinaires des trois meurtres qu'il a commis étant enfant, et sur sa relation avec son frère Éric qui vient de s'évader d'un asile psychiatrique. Frank est un fou très intelligent, et la folie semble être une pathologie familiale entre son père obsessionnel et menteur, qui a toujours dissimulé aux autorités l'existence de son fils Frank, et son frère Eric, tueur de chiens et persécuteur d'enfants.

A propos de l'éducation particulière qu'il a reçue et des mensonges de son père (et car il y a toujours de l'humour chez Iain Banks) : « Quand j'étais plus jeune, il avait coutume de répondre à mes questions naïves par d'énormes balivernes. C'est ainsi que, pendant des années, j'ai été convaincu que Pathos était un des trois mousquetaires, que Fellation était un personnage de Hamlet, Vitreux, une ville française, ou encore que les paysans irlandais devaient fouler la tourbe pour obtenir la Guinness. »

Frank a une logique interne très structurée, il est un grand créateur de symboles, un bâtisseur de barrages, de ponts et de villages, un concepteur infatigable de bombes pour, entre autres, ressentir la jouissance de la destruction quand il fait exploser ses constructions ; il est l'ordonnateur de cérémonies très codées, de rituels avec des animaux, en particulier des guêpes victimes offertes à son Sanctuaire, un lieu de sacrifices et de divination très sophistiqué dans son refuge, qu'il ne cesse de perfectionner. Asocial, son seul ami est Jamie, un nain qu'il promène sur ses épaules. Enfin, Frank hait les femmes pour des raisons qu'on découvrira au cours du récit.

« le Sanctuaire aux Guêpes est beau et d'une perfection redoutable. Il allait me dire ce qui se passerait. Comme ça, je saurai que faire, et je pourrai peut-être même, après l'avoir consulté, essayer de rentrer en contact avec Eric, par l'intermédiaire du crâne de Saül. Même si nous ne sommes que demi-frères, nous avons quand même un lien de sang […] Enfin, il y a un dernier facteur qui nous rapproche, auquel je n'ai pensé que récemment : on est, l'un comme l'autre, des meurtriers.
En fait, c'est pour ça que sont faits les hommes. Chaque sexe a sa spécialité : les femmes donnent la vie, les hommes la reprennent. »

Le seigneur des guêpes est un roman hors normes, loin de tout dans ce morceau de territoire isolé, dans la mythologie et les croyances de Frank, un être manipulé qui se croit tout puissant dans un monde qui suit sa propre logique. Dans un registre bien sûr très différent, c'est une révélation qui a la force d'un Enig Marcheur : deux récits fantastiques du début des années 1980.
Commenter  J’apprécie          80
Le narrateur a commis trois crimes : Blyth, son petit frère Paul et sa cousine Esmeralda et il n'a pas l'intention pour le moment de recommencer. Sans compter tous ces animaux torturés.
À 16 ans, Frank Caudhame n' est pas normal.
Après avoir été affreusement mutilé par un chien dans son enfance, il a mis son imagination au service du mal, inventant des pièges diaboliques pour tuer des enfants.

Si aujourd'hui on connait bien Iain Banks qui a depuis la parution de ce roman écrit près de 30 livres dont plus de la moitié en Science-fiction dont une bonne quinzaine sont paru chez nous, en France. le seigneur des guêpes est le premier roman de cet auteur écossais, l'un des plus originaux de sa génération.
Cette première oeuvre de ce jeune avoué écossais révèle une originalité, une imagination et une férocité hors du commun. le seigneur des guêpes est une histoire tout à fait unique en son genre, à la fois horrifiante et fascinante. Cette histoire macabre, fort bien racontée à la première personne, vaut surtout par l'atmosphère à la fois fascinante et répugnante qui s'en dégage. Une lecture envoûtante jusqu'à la fin surprenante.

Lien : https://collectifpolar.com
Commenter  J’apprécie          70
Qui est le plus timbré des deux? Eric l'interné qui tue les chiens parce qu'il est fou, ou Frank qui zigouille les animaux surtout, les gens pas beaucoup, parce qu'on lui a sectionné les "bijoux"? Je n'ai pas compris la fin, car il n'y en avait pas, tout pourrait se poursuivre allègrement dans ce microcosme de sadiques à gogo. Je me suis forgée une moralité toute personnelle: ils sont tous dérangés dans ce trou!
Commenter  J’apprécie          70
Quelle famille mes amis! Eric l'aîné interné dans un hôpital psychiatrique, le père qui relève les dimensions de tous les objets de la maison, qui n'oublie jamais de fermer son bureau à double tour mais ignore tout des activités de Frank, son petit dernier. Parlons-en de celui-là: un ado qui a tué trois fois, non pas accidentellement, non, vraiment avec une volonté délibérée et une imagination fertile, un gamin qui torture lapins, mouettes et guêpes, qui a juste un petit complexe après un accident dans sa petite enfance: et ce sera la révélation finale.
Qui sont vraiment les protagonistes? Psychopathe ou alien-allégorie des bas instincts? Un lieu imaginaire, un humour dévastateur, des personnages improbables (la scène du pub, un régal) sauvent les scènes les plus cruelles, néanmoins, âmes sensibles, s'abstenir!
Commenter  J’apprécie          50
Un roman en huis-clos, très noir et malsain. de nombreux mystères que l'on perce petit à petit au fil de la narration à la première personne de Frank. Dès l'enfance, Frank s'est barricadé dans son propre monde, avec sa propre religion, des propres rituels de torture. Non déclaré par son père, il vit de manière solitaire et n'a que très peu de contact avec ses pairs. C'est qu'il souffre d'une lourde infirmité : un chien, le jour de la naissance de son petit frère, lui a arraché les parties génitales, faisant de lui un eunuque. Un roman sombre, qui dérange, mais très bien mené jusqu'à la fin. Banks nous amène dans les tréfonds de la noirceur de l'âme.
Commenter  J’apprécie          50
Un livre très dérangeant sur plusieurs points.
J'ai mis quelques pages à me faire à l'écriture de l'auteur. Et aussi le fait de débuter sans trop de préambule ne m'a pas aidé non plus. Mais passons.
Il faut savoir, que dans ce roman il y a beaucoup de violence. Que ce soit sur des humains ou des animaux de toutes tailles. Je sais que cela peut-être rédhibitoire pour certaines personnes.
Sinon, les personnages sont assez bien fichus, l'histoire bien tordue, mais finalement bien tournée aussi.
Il fait partie de la liste des 110 livres à lire de la BBC et des 1001 livres qu'il faut avoir lus dans sa vie, je pense que je comprends pourquoi :)
Vous l'avez lu?
Commenter  J’apprécie          40
Frank n'est pas exactement un enfant comme les autres. Une existence dans un coin reculé d'Ecosse, un père étrange et absent, un frère interné car il brûle des chiens à ses heures perdues.
Et puis personne ne le sait, mais Frank a assassiné trois personnes, aussi. Son petit frère, un ami et une cousine.
Pas étonnant qu'il vive à l'écart, dans un monde qui n'appartient qu'à lui, fait de mâts sacrificiels et de sanctuaires aux guêpes...

Le Seigneur des Guêpes est un livre qui m'avait marqué durant l'adolescence, et je m'étais promis de remettre la main dessus pour ce défi.
La candeur de Frank, son détachement face aux horreurs qui l'entourent et qu'il génère, font de ce roman un petit chef d'oeuvre de cynisme.
Petit à petit, Iain Banks dévoile ses cartes jusqu'à un dénouement final assez étonnant.

J'ai pris beaucoup de plaisir à relire ce roman et je ne pense pas que la nostalgie en soit la seule raison.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
966 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..