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Critique de beatriceferon


Macabre découverte pour ce pêcheur des Glénan. Trois corps, lacérés par les brisants, ont vraisemblablement été victimes de la furieuse tempête de la veille. Anonymes, ils ne le resteront pas longtemps. Deux d'entre eux sont des personnalités de l'archipel. Ils n'avaient pas que des amis. Alors, accident ? Vraiment ? C'est ce que Georges Dupin va devoir découvrir.
Cette deuxième enquête, il va la boucler en trois jours. Mais le lecteur, lui, a l'impression qu'elle dure beaucoup plus longtemps. Les recherches sont lentes et longues. Elles mènent Dupin et ses assistants sur plusieurs pistes. Il leur faudra faire de nombreux allers-retours entre les îles et le continent, au grand dam du commissaire qui, s'il aime beaucoup la mer, déteste y naviguer.
L'archipel des Glénan semble situé dans une autre dimension. Par exemple, alors qu'il fait beau à Concarneau, la seule île habitée essuie un tel grain que nos policiers pensent leur dernière heure arrivée. le bâtiment dans lequel ils ont trouvé refuge tremble et gémit. On dirait qu'il va s'arracher à ses fondations.
La première partie du roman est consacrée à l'identification des corps. Sans un papier ni un téléphone, abîmés par l'eau et les rochers, ils n'ont plus apparence humaine.
Ensuite viennent les questions : très bons marins, pourquoi ont-ils pris le risque de partir en mer alors qu'une tempête s'annonçait ? Pourquoi pas sur leur bateau personnel ?
L'intérêt principal du roman n'est pas la découverte d'un coupable. Jean-Luc Bannalec décrit les particularités de ces îles dont certaines semblent apparaître ou disparaître comme par magie. Il évoque des métiers liés à l'endroit. Muriel Lefort gère avec passion l'école de voile, un groupe de plongée est très actif, des chercheurs se soucient de l'équilibre écologique, des archéologues sont spécialisés dans les prospections sous-marines. Les Glénan abritent aussi des pêcheurs, les restauratrices qui travaillent en famille au « Quatre vents », les ramasseurs de coquillages, palourdes ou ormeaux, les chasseurs de trésors.
L'auteur aime beaucoup régaler son lecteur de vieilles légendes : celle de la sorcière Groarc'h, de la Baie des Trépassés, de la ville d'Ys.
Il évoque d'appétissantes recettes qui mettent l'eau à la bouche.
Il aborde également quelques fléaux de notre époque, dont le moindre n'est pas la corruption, spécialité d'hommes d'affaires sans scrupules, qui ne pensent qu'à tirer un maximum d'argent en bâtissant des complexes sportifs luxueux et des hôtels tape à l'oeil dans le plus grand mépris des ressources écologiques, de la flore et de la faune.
Ce n'est pas le suspense qui m'attire dans cette lecture. J'y découvre une mine de renseignements sur la Bretagne, une ambiance bien particulière, des lieux que j'ai envie de visiter, et, bien sûr, Dupin, un rebelle comme je les aime.
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