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Critique de Emnia


Dans ses Contes féeriques, Banville mêle brillamment le monde des fées à celui du Paris de la fin du XIXe.

Parmi les protagonistes de ces 50 contes, point de vaillants et preux chevaliers, point de princes et princesses, mais des artistes et poètes dont les fées deviennent parfois les muses. Quelques diables également, parmi lesquels le Démon de la Perversité de Poe aux prises le temps d'un texte avec Baudelaire. La magie dépeinte est ici tout autant à la source de l'art, de la poésie et des rêves des personnages qu'elle en résulte, et les visions qu'elle suscite, des fantaisies mettant en scène les règnes animal et végétal, sont d'une beauté et d'une inventivité folles.

L'ouvrage, s'il sait émerveiller, fait également sourire par son ironie mordante. Lever le voile, révéler la magie dissimulée et pourtant omniprésente dans un univers tristement positiviste, permet à l'auteur de poser un regard acerbe sur ses contemporains, qui, pour réussir, n'hésitent pas à laisser derrière eux leurs aspirations comme leur âme. Les directeurs de théâtres, les poètes embourgeoisés aux textes aussi médiocres que convenus en font les frais à de multiples reprises, au risque d'ailleurs que certains des contes en paraissent redondants.

J'ai apprécié l'équilibre précaire, la balance délicate dépeinte ici entre modernité et merveilleux, et la confusion de ces deux notions qui fait naître aussi bien des fées parisiennes que le Démon des Cartons Verts (comprendre « de la paperasserie »), ainsi que les clins d'oeils appuyés et parfois moqueurs aux contes traditionnels de Perrault ou des frères Grimm. Je referme cet ouvrage en regrettant qu'il n'en existe pas de réédition, mais avec des images plein la tête, et l'envie, déjà, de m'y replonger.

Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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