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Critique de coincescheznous


Le XIXème siècle représente avec Flaubert, Maupassant, Balzac ou Stendhal l'apogée du roman réaliste. Mais pas seulement ! le 19ème siècle est aussi le siècle du romantisme puis, à son crépuscule, du symbolisme. Ces deux mouvements créatifs cherchent au contraire l'exaltation, le rêve, l'idéal, la mélancolie, les ténèbres...

Ce petit rappel historique, bien que schématique, n'est pas vain pour celui qui souhaite lire Barbey d'Aurevilly aujourd'hui. Cet auteur que l'on peut voir comme un romantique tardif et/ou un précurseur du symbolisme, proche de Baudelaire et de Huysmans, dandy mondain et catholique fervent, est ainsi un écrivain pour le moins enflammé et fasciné par une certaine forme d'occultisme. Cela transpire indiscutablement dans cet ouvrage, considéré par beaucoup comme son grand oeuvre…
Disons-le tout de suite, je n'ai pas aimé Une vieille maîtresse. Il est parfois tellement enflammé, que cette exaltation m'est souvent apparue un peu ridicule. Attention, je ne souhaite en aucune manière dévaloriser la plume superbe de l'auteur, mais si le styliste est parfait, le maniérisme et l'emphase de certains passages ont provoqué chez moi quelques ricanements, il faut bien le dire.

Une vieille maîtresse conte l'histoire de Ryno de Marigny, libertin magnétique, qui après avoir multiplié les conquêtes et brisé de nombreux coeurs se décide à se marier avec une magnifique et innocente jeune femme dont il est tombé éperdument amoureux. Mais cela est sans compter sur sa vieille maîtresse, la Vellini, une andalouse à la peau brune, sorte de sorcière-vampire-femme fatale, aussi écoeurante que fascinante, dont Ryno a été le compagnon pendant dix ans.
Le jeune premier est magnifique, la Vellini est vénéneuse à souhait, la blanche colombe est la plus blanche de toutes les colombes, la grand mère est la plus tendre et douce de toutes les grands mères…. Rien n'est tiède ou juste réaliste chez Barbey d'Aurévilly, tout est flamboyant, poussé à son extrême, vertigineux, terrible ou sublime. Je ne sais si cela vient de moi, qui ne suit pourtant pas le dernier pour les grandes tragédies, les récits emphatiques et les affres de la passion, mais j'ai vraiment trouvé ce livre, ses personnages, ses situations et ses drames ‘'too much''.
De plus, comme c'est un livre épais, (plus de cinq cents pages), que l'intrigue est finalement assez mince, ce déluge de romantisme et de symbolisme grossier m'est apparu lourd et finalement plutôt ennuyeux.

Flaubert et Barbey d'Aurévilly se détestaient et je ne peux m'empêcher de reproduire ici un extrait d'une lettre de l'auteur de Madame Bovary à Georges Sand pour parler des oeuvres de son ennemi : “C''est à se tordre de rire. Cela tient peut-être à la perversité de mon esprit, qui aime les choses malsaines, mais ce dernier ouvrage m'a paru extrêmement amusant ; on ne va pas plus loin dans le grotesque involontaire.”” le jugement est un peu sévère et à la hauteur, je le suppose, de l'animosité entre les deux hommes. Mais, à mes yeux, ce n'est pas totalement faux non plus...


Tom la Patate
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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