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Critique de Jolap


Alessandra Baricco, écrivain reconnu, est aussi musicien, journaliste, essayiste, publicitaire et critique musical.
Doté d'une solide formation en philosophie et en musicologie, armé d'une flopée d'expériences tout aussi « musclées » les unes que les autres, cet Italien doué et cultivé, certainement imprégné de toute la richesse architecturale et artistique de son pays, s'est probablement nourri dans les mains du bon dieu, tout en partageant l'intimité, que dis-je, l'amitié d'Apollon, de Phébus, de Bach et de Mozart……

Cent vingt pages ni plus ni moins. Je désirais lire ce petit opus emprunté à la médiathèque en buvant une tasse de thé. Une récréation sympathique et le désir de ne me poser la moindre question.
J'ai lu les premières pages. J'ai refermé le livre, bu mon thé en catastrophe, repris « soie » avec mon bloc, mon stylo et mes lunettes à quadruple foyer….

Une densité inattendue, un voile mystérieux, des silences éloquents, des phrasés délicieux, des sourires énigmatiques, une musique, une ambiance…..

Et puis des morceaux que j'ai relus plusieurs fois juste pour le plaisir « Des étoffes merveilleuses, des tissus de soie, tout autour de la chaise à porteurs, mille couleurs, orange, blanc, ocre, argent, pas la moindre ouverture dans ce nid magnifique, juste le bruissement de ces couleurs ondoyant dans l'air, impénétrables, plus légères que rien ». Ou encore:
"Peut-être que ta vie, des fois, elle tourne d'une drôle de manière, et qu'il n'y a plus rien à ajouter."

Une histoire oui bien sûr. Des voyages lointains. Plusieurs voyages même. Des personnages, leur caractère unique, comme celui-ci:"C'était du reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre."
la richesse et l'échec, l'amour, la trahison et la fidélité sur la même face d'une médaille, la beauté, l'enchantement, la nature, un palais « entouré de cèdres énormes qui en défendaient la solitude » des centaines d'oiseaux « explosés de la terre, étourdis………..pyrotechnie jaillissante d'ailes, nuée de couleurs et de bruits lancée dans la lumière, terrorisés, musique en fuite, là dans le ciel à voler ».

La mélodie devient symphonie. Les mots s'entrelacent comme si des racines poussaient jusqu'au plus profond du coeur. Puis tout semble s'arrêter. le non-dit. Une pointe d'ésotérisme où l'on se perd avec délice. Une terrifiante mélancolie surgit d'un regard sur le coin d'une page, une hésitation semble provoquer des sensations à l' abri d'un secret, d'un mur, c'est pareil . Un rythme. Une attente.l'inquiétude.

Je continue ma lecture. Je suis sans voix. Je reprends mon souffle tandis que l'auteur semble respirer calmement. Interpréter ce texte en le commentant ce serait m'obliger à couper les cimes des flamboyants de toute la pathétique Asie. D'en bafouer tous les symboles

Je vais quand même essayer de faire une critique, enfin :
Voilà…. Imaginez la grâce d'une danseuse, la beauté d'un amour naissant….Imaginez l'infini…. Tenez dans vos mains le fragile ver à soie……… Voilà

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