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Critique de RosenDero


Girton pied-bot est infirme. Mais il est également apprenti assassin, et pas n'importe lequel car sa maîtresse n'est autre que la meilleure assassine du pays. Embauchés pour éliminer un noble au sein du château de Maniyadoc, ils se retrouvent vite pris au piège et contraints de contrecarrer les plans d'un autre assassin...

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Généralement, je ne lis pas beaucoup de nouveautés
Généralement, je ne lis pas beaucoup d'auteurs "nouveau talent"
Mais là, entre le titre et la couverture, j'ai cédé.

Le roman commence par poser son univers, dur, cru, noir où ceux qui ont un don de magie sont persécutés et exécutés afin que leur sang nourrisse la terre que leurs semblables ont asséchée. Ça promet.

L'histoire, quant à elle, commence par une mission d'infiltration avec objectif d'assassinat. Et on rencontre notre héros handicapé, qui compense sa tare par une maîtrise hors du commun. Ça promet.

Dès le début, l'auteur donne un ton très Dark fantasy à son récit. C'est pour un public adulte, on ne s'offusque pas au rythme des "merdes" et du "sang" qui coulent. le public cible est mature, la plume agréable. Ça promet.

Avec tout ça, j'ai cru que j'allais être aspiré par cet univers, ses terres asséchées, sa magie et ses inquisiteurs, son côté féodal qui m'a beaucoup penser au Soldat Chamane de Robin Hobb, le duo d'assassins, le complot dont ils sont victimes, les châtelains haïssables, les dieux nébuleux dont on ne sait s'ils sont réels ou seulement présents dans le folklore, les superstitions et les croyances, la complexe affaire de succession...
Mais, problème majeur : l'univers rude et dark nous offre pour héros un ado de 14 ans fleur bleue et naïf (un héros Shonen dans un Seinen, quoi ^^) et se place donc "le cul entre deux chaises", trop compliqué et noir pour un public enfant ados, trop nian nian et empli de facilités pour un public adulte. Mais, après tout, certains jeunes héros de fantasy adultes valent autant que leurs ainés, les séniors à la hache ou autres. Et puis notre Girton ne cherche pas à sauver le monde, juste à sauver sa peau.

Second problème : Alors qu'on s'attendait à du dark et du noir, et bien on se retrouve à suivre les deux meilleurs assassins du pays embauchés pour jouer les Miss Marple. Pendant 200 pages, l'histoire ne décolle pas et il faut attendre la moitié du roman pour avoir une révélation majeure (qui sera peu exploitée). On espère que le monde va refaire parler de lui : la magie, les gardiens, les terres désolées, quelque chose... rien. On attend que les assassins assassinent, que leurs actes amènent des situations complexes, qu'ils soient pris dans la toile d'une araignée plus fourbe qu'eux... rien.
On conserve cette enquête inintéressante pendant les trois quarts du roman. Seule la fin est intéressante, avec ce Roi mourant mais machiavélique. Mais même là, la sauce ne prend pas et la bonne idée est très mal amenée.

Beaucoup de longueurs, beaucoup de détails mauvais et mal gérés qui perturbent l'immersion, trop de Deus Ex Machina (en fait un seul personnage joue ce rôle au moins 3 fois...), trop de réactions illogiques (la mère qui ne veut pas que son fils se fasse assassiner, qui met même son château en quarantaine, mais qui le laisse gambader parmi les vaches pour jouer les cow-boys ; la maîtresse assassin qui n'agit que sur contrats mais qui pète un câble sur un simple hochement de tête ; la déduction de trois lettres initiales qui forment la phrase parfaite ; etc.), de conclusions trop vraies et trop rapides pour être crédibles. Trop de scènes ou personnages recopiés à droite à gauche : la reine qui cherche à placer son fils incapable et ingérable sur le trône (de fer) ; le roi qui se meurt, empoisonné ; le soldat / maître d'armes bourru effrayant qui se révèle protecteur ; etc.

Bref,
Ça commence comme Fitz Chevalerie Loinvoyant à Port-Réal
Ça se poursuit comme Inspecteur Derrick à Poudlard
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