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Critique de jody-arnould


Quel temps mon adoré et quelle longue absence !

Je suis plus triste et plus noire que le ciel. Je me fais peur, car je sens que si je continue à t'aimer avec cette impatience et ce désespoir, je n'en aurai pas pour longtemps.

J'ai le coeur serré et les yeux pleins de larmes et aussitôt que je regarde ton portrait, je pleure. Je ne peux pas m'habituer à cette affreuse séparation qui a remplacé la douce et ravissante intimité de nos deux mois de voyage.

Je ne sais plus où j'en suis. Il me semble que j'ai quelque chose de mort en moi et dont je porte le deuil dans ma pensée et dans mon âme.

Au reste, ce n'est que trop vrai : le bonheur vient de mourir pour nous. A peine si nous pourrons en ressaisir quelque semblant dans les courtes et rares apparitions que tu fais chez moi.

Quelle vie que la mienne, mon Dieu ! Ou plutôt quel amour, car toute autre femme aimant comme aime tout le monde trouverait ma vie fort douce et s'estimerait très heureuse de tout ce qui me désespère et me tue.

C'est un bien grand malheur, mon adoré, d'aimer trop. Je le sens aujourd'hui plus que jamais et, cependant, je ne voudrais pas aimer moins.

Je me plains parce que je t'aime. Mais, au fond, je suis heureuse et fière de mes souffrances car elles m'élèvent jusqu'à toi. Sans elles, je ne serais qu'une femme ordinaire aimant d'un amour ordinaire et que tu dédaignerais avec raison. Par elles, j'ai le droit de te demander ton amour, ton âme, ta vie, à défaut de ton corps et de ton génie.

Je t'aime à genoux et mieux que le bon Dieu ne l'est au ciel par ses anges.

Juliette
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