Barral l'assume comme tel, cette histoire lui est venue en lisant
Pereira prétend d'
Antonio Tabucchi, dont j'avais lu l'adaptation en bande dessinée de
Pierre-Henry Gomont. Pas étonnant donc que j'y ai retrouvé la même ambiance collante, mélange de chaleur et de tension sociale et politique. Tout comme Pereira, Fernando Pais s'est laissé endormir. Il vit dans une forme de légèreté qui apparaît vite factice au lecteur. Depuis sa séparation, il a mis de côté ses idéaux et il se laisse vivre, regarde ailleurs. D'autant que des choses il en voit, ne serait-ce que tous les matins quand il passe au poste de police, soigner son premier patient qui n'est autre que son propre frère, appartenant à la PIDE, la police politique, bras armé de la dictature.
Il faudra une rencontre un peu particulière pour le réveiller. le scénario, s'il a donc comme un air de déjà vu pour ceux qui connaissent
Pereira prétend, a les mêmes qualités sensibles : sobre et sans aucun jugement,
Barral, qui signe ici son premier album solo, croque le portrait d'un homme qui a abandonné et qui va trouver une raison pour se battre à nouveau. Un peu forcé peut être, mais on sent que le vent de la révolte n'est pas très loin. Manque juste une pointe de courage.
Graphiquement c'est beau, avec un petit bémol sur les visages cependant. Mais les couleurs sont parfaites, notamment les teintes sépia des flashbacks. La chaleur de plomb de l'été et du régime est parfaitement rendue.
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http://nourrituresentoutgenr.. Commenter  J’apprécie         90