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Critique de Zephirine


Dans cet asile délabré de Roscommon, En Irlande, Vit Roseanne. Elle y est depuis des lustres, oubliée de tous. En cachette, elle écrit son récit de vie sur de minces feuilles de papier qu'elle dissimule sous une latte de plancher. le Dr Greene, le psychiatre qui la suit, veuf inconsolé, traine sa tristesse dans les couloirs de l'asile qui va bientôt fermer. Il tente, par une enquête dans les archives et par des conversations avec sa patiente, de reconstituer l'histoire de cette femme étrange qui ne consent à se souvenir que partiellement de sa vie. A travers leurs récits, c'est l'histoire douloureuse et contrastée de l'Irlande qui défile.
Pourquoi Roseanne a-t-elle été internée ? de quel crime est-elle coupable, dans cette Irlande déchirée et religieuse à l'excès ? L'auteur ne nous livre les instants clé que par bribe. Il enveloppe la cruauté d'un destin de femme dans le quotidien d'un pays déchiré. A ce récit tissé de souvenirs épars et contrastés d'un passé douloureux où se mêle le présent, répond comme un écho le monologue du médecin. Obsédé par la disparition de son épouse, il mélange l'histoire intime de sa vie avec ce qu'il apprend peu à peu de son étrange patiente et de sa famille. Est-elle surtout la fille de Joe Clear, presbytérien convaincu ? Ou l'épouse de Tom McNulty, catholique et musicien ?
Ces deux voix entrelacées, à la fois différentes et complémentaires, donnent sa couleur au roman. Intimiste et nostalgique, tragique et poignant, l'histoire ne se dévoile au lecteur qu'à travers les oublis et les à-peu-près, les choses insignifiantes de la vie. Il est si lourd, ce secret, que l'auteur prend toutes les précautions et tout son temps pour l'effeuiller lentement, au rythme de l'écriture sur les feuillets de Roseanne.

Avec une véritable empathie Sébastien Barry sait nous attacher ses personnages. Il trouve le ton juste pour décrire les états d'âme, sans avoir besoin d'effets spectaculaires. Il excelle dans la peinture en pointillé des pensées intimes de ses personnages. Et ce récit est serti dans un style tout de délicatesse et de poésie. L'insignifiant côtoie le tragique, comme les plumes et les marteaux qu'évoque Roseanne
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