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Critique de jovidalens


Le titre et la page de couverture : le lecteur est prévenu ! On a affaire à un têtu, un qui ne recule pas, qui fonce, où ??? Ben, droit devant !
Dans ce pays là on ne se parle pas, on se gueule dessus ! Et comme on gueule tellement fort, qu'on ne s'entend même plus, alors on se tait, bloc de granit, imperméable, ou du moins, qui se veut tel !
La BD s'ouvre sur le box des accusés du tribunal de Grande Instance de Paris, et l'homme qui s'y trouve, est sûr de lui, élégamment vêtu ; dans la salle un couple lui fait un petit signe affectueux (ses parents ?) auquel il répond avec un léger sourire...Puis l'acte d'accusation est lu, et c'est le visage de son père qui va nous projeter des années en arrière, quand Anton a été exclu du lycée. C'est donc son parcour depuis cette exclusion.
Qu'est ce que c'est que cette rage qu'il a au ventre ?
Rien que la détermination de sortir ses parents de cette cité, de leur offrir une vie confortable. Pour cela il faut de l'argent. Lucide, il sait bien que ce n'est pas son bac qui lui permettra d'en gagner du fric, et vite. Donc restent la drogue et la boxe. Et pour la boxe, il est doué. Mais au fond, il s'en fout de la boxe, de son éthique. Il ne fait pas de beaux matchs, il vainc. Il trace sa route, en provocant, sûr de sa force. Et ça marche !
Sauf que son père n'accepte pas le choix de son fils et lui renvoie et le fric gagné, et la ceinture de champion du monde, comme un retour de baffes, comme quand on tend les bras pour rejeter l'autre, rejeter l'enfant capricieux et le renvoyer dans sa chambre, à ses jeux. Et derrière l'uppercut, derrière toute sa frime, c'est l'enfant qui pleure désespéremment pour se précipiter dans les bras de son père, pour que celui-ci l'étreigne.
C'est là le vrai combat d'Anton ! Et derrière tous ces coups, tous ces vociférations, c'est ce petit chant d'amour qui filtre au ryhtme des pages, des fenêtres de cette BD.
Le dessin est à gros traits sombres, aigus, pour Anton, et son père ; un peu plus signeux pour son copain qui fera une carrière de journaliste, et donne une dimension humaine aux héros (et Anton et son père).
Bonne idée, les coupures de journaux, fond aux fenêtres silencieuses ou explosives de ce qui se vit à leur lecture.
BD complètement inspirée de ces étoiles de la boxe et de leurs excès.
On est loin de la bluette Marcel Cerdan/Edith Piaf !
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