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Critique de NovaBaby


J'étais très impatiente de découvrir le nouveau roman de Sarah Barukh, rapport que je gardais un très bon souvenir du précédent. En plus, très franchement, les thématiques annoncées me bottaient bien.

Premiers cas d'apparition du SIDA en France, à une époque où la maladie n'y était pas reconnue et où elle était nommée "cancer homosexuel" à l'étranger. Alors bon, on se doute bien que ça ne s'annonce pas hyper gai, mais quand même, j'étais très intriguée et très impatiente.
Néanmoins, pas mal de choses m'ont un peu dérangée et je me retrouve un peu mitigée.

L'histoire est chouette. Sur le plan historique, social, sur les réflexions amenées, pas de soucis. Sauf que. En terme d'intrigue, je n'ai pas été très emballée par ce qui ressemble à un thriller sans en être vraiment un. Je suis pourtant une grande amatrice du genre, mais je crois que pour cette histoire-là, dans ce contexte-là, j'aurais préféré autre chose. Et c'est hyper subjectif, j'en ai bien conscience.

Mais ce médecin qui veut soigner coûte que coûte, et qui se retrouve persécuté par les pouvoirs en place parce qu'il ne veut pas laisser tomber un patient, même si sur le papier ça sonnait bien, je n'ai pas pu y adhérer.
De manière générale, je n'ai pas trop accroché à tout ce qu'il se passe autour de lui. On va beaucoup parler de sa famille, de son épouse, de sa fille et de son enfant à naître, de ses frères. Tout ça était très intéressant, mais quand on en arrive finalement à son passé et son histoire familiale, j'ai eu l'impression de m'être trompée d'histoire. Pas que c'était inintéressant (son caractère, ses choix, sa vocation s'expliquent par ce qui nous est décrit), mais j'ai trouvais que ça prenait trop de place par rapport à ce que j'attendais.
Et je dois bien avouer que les personnages n'ont pas su me séduire, ce qui joue probablement pour beaucoup dans le fait que je ne me sois pas retrouvée dans les déboires de notre docteur. Entre ce bonhomme quasi héroïque dans son travail et tellement absent à la maison, mais c'est pour la bonne cause, son mentor médecin reconverti en épicier, des méchants super-méchants, un collègue tellement coureur de jupons que ça en frise le cliché, je n'ai pas su m'y attacher.

Mais le pompon sur la pomponnette, ç'a été les personnages féminins. OK, on est dans les années 80, mais quand même...
L'épouse docile qui accepte les absences répétées sans rien dire (ce qui se conçoit) est totalement transparente et inintéressante à mes yeux. La journaliste n'est pas mise en avant par son engagement militant et sa bravoure mais bien plus par son physique de mannequin pour lingerie. Et l'interne stagiaire, celle sur qui reposait mes derniers espoirs de voir un personnage féminin qui ne soit pas mère ou putain, elle est finalement très souvent sexualisée. Notre héros, à côté ? On sait à peine à quoi il ressemble, mais on ne ratera rien de l'effet que lui font les femmes qui l'entourent.

Du coup, ben, je suis mitigée.
Et c'est vraiment dommage, parce que je n'ai pas réussi à passer au-delà de ça, alors que plein de choses valent clairement le détour.
Le style de l'autrice est hyper accessible sans être simpliste (même si j'ai encore du mal à discerner sa "patte"). Elle nous expose des faits sans s'empêtrer dans du jargon médical auquel le lecteur lambda ne comprendrait pas grand-chose. Elle aborde des thématiques complexes, et elle le fait bien. La discrimination de la dénomination même de la maladie "cancer homosexuel" est dénoncée, et elle ne fait pour autant pas d'impairs sur le plan historique en utilisant un vocabulaire qui n'existera que bien des années après.
Elle rend extrêmement bien la peur qui entoure la population et particulièrement le personnel soignant puisqu'on ne sait à l'époque ni comment savoir si on en est atteint ni comment la maladie se transmet. Et si ce virus fonctionnait de la même façon que la grippe, et qu'un simple contact suffisait à vous condamner ? Bien plus que les circonvolutions politiques, c'est cela que j'ai trouvé terrifiant dans ce livre.

Et bien sûr, on parlera du métier de médecin, des conséquences sur la vie privée, du sentiment de devoir ou de culpabilité qui assaillent les (bons) professionnels de santé quand ils décident de favoriser leur métier au détriment de leur vie personnelle ou vice-versa.
Bref, j'ai aimé ce livre pour plein de raisons. Mais je n'ai pas su l'apprécier vraiment pour plein d'autres. du coup, à part vous dire d'aller vous faire votre propre opinion, je n'ai pas grand-chose à ajouter.
Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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