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Critique de Takalirsa


Une plongée dans l'effervescence d'un "siècle d'innovation".
Le roman brasse plusieurs thèmes et si certains passages m'ont donné une impression de déjà vu - Au bonheur des dames pour l'avènement des grands magasins, la collection "Petites histoires de la mode" pour la création de toilettes chics - il ménage néanmoins de bonnes surprises. Juliette est "une jeune fille chétive mais déterminée" qui se démarque rapidement par son habileté et son inventivité. C'est avec plaisir qu'on l'imagine en train de dessiner ses croquis, puisant l'inspiration dans l'air du temps, se documentant dans les livres d'histoire tout en observant les riches dames sur les boulevards parisiens. La vie à la capitale, frivole et trépidante, contraste avec le milieu canut d'où elle vient, monde de tisserands courbés sur leur métier à tisser depuis le plus jeune âge. La disparition annoncée du corps de métier, en ce siècle de révolution technique où tout commence déjà à se fabriquer rapidement et à bas coût dans les usines, est selon moi la réflexion la plus pertinente de ce livre. A L'Elégance parisienne, Juliette défend les tissus de qualité produits dans sa ville de Lyon mais le principe de ces grands magasins est bien de casser les prix... La jeune fille est également consciente du caractère éphémère des créations : "Les fantaisies, ça passe... La mode, ça passe... Mais la vraie beauté, le savoir-faire, la qualité, ça ne passera jamais."

Avec Cordélia Montenclerc, Juliette se trouve projetée dans le monde du "nouveau chic parisien". Il s'agit de "humer les tendances, deviner les changements afin de créer pour elle des toilettes en avance sur les goûts éphémères de la société parisienne". Fille d'un riche patron de l'industrie sucrière, Cordélia compte sur son allure (en plus de son argent) pour compenser son manque de noblesse en vue de conquérir un beau parti. A travers elle, Juliette découvre la fatuité et la superficialité de ces gens pour qui les créations gardent un "destin précaire" malgré tout le temps donné à leur réalisation (Cordélia ne met ses robes qu'une seule fois!). Cependant elle réalise aussi que ses tenues sont considérées "comme un art" à part entière. le personnage de Worth, le grand couturier anglais, s'il démontre davantage d'excentricité que de talent, a le mérite de lui donner des idées : "Figure-toi que ses costumes étaient portées par des femmes vivantes". Enfin, on assiste à l'engouement des Parisiennes pour les "journaux de mode" qui présentent les dernières tendances sous forme d'articles illustrés.

Le roman se dote par ailleurs d'une dimension sentimentale à travers une rencontre inattendue lors d'une scène romantique dans le château médiéval de Pierrefonds. Là encore rien n'est simple pour notre "dessinatrice de mode" mais avec un tel caractère de battante, on se doute que tout ne peut que bien se terminer ! On notera au passage une allusion aux héroïnes des autres romans de la série : Pauline "la demoiselle du Havre" et sa soeur Lucille.
Lien : https://www.takalirsa.fr/jul..
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