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Critique de ametzinger28


J'ai rencontré Daniel Bastié lors d'une séance de dédicaces à Bruxelles. Son dernier livre « On ne sort pas avec un prof ! » est assez révélateur de son style : décontracté, spontané, avec un zeste de cynisme lorsqu'il évoque l'actualité. Néanmoins, il est capable de beaucoup de sérieux lorsqu'il aborde le cinéma et qu'il rempile pour des ouvrages thématiques sur la musique de film ou la filmographie de cinéastes peu ou mal connus (Rollin, Franco). Comme il a longtemps travaillé dans l'enseignement avant de consacrer une grande partie de son temps au journalisme, on sent chez lui une maîtrise du sujet. Plutôt que de parler des jeunes en termes lénifiants, il souligne la cruauté d'une génération qui croit tout savoir, ne respecte pas les règles et expérimente lorsqu'il s'agit de s'épanouir sentimentalement, capable de toutes les ruses et de tous les coups bas. L'héroïne est une jeune femme snobinarde, qui se repose sur l'argent de ses parents, s'enfonce dans des certitudes établies à partir des slogans tirés des catalogues de mode, regarde la marque plutôt que la qualité des vêtements qu'elle se procure, passe sa vie devant le miroir de la salle de bains et qui n'oserait jamais sortir avant de s'être passé un coup de peigne ou une paume de gel dans les cheveux. Bref, elle est indigeste ! A son tableau de chasse, il lui manque un copain pour faire comme les filles de son âge. Un amoureux qu'elle pourrait exhiber tel un trophée. Elle s'entiche d'un professeur. Forcément le plus jeune, le plus beau, le plus intéressant selon ses critères. Pour le circonscrire, elle l'espionne sur le Net, le suit en vélo alors qu'il emprunte les transports en commun, va jusqu'à lui expédier une lettre d'amour (anonyme bien sûr !) et imagine des fiançailles en fanfare. Naturellement, elle déchante lorsqu'elle découvre que ce dernier reste impassible, n'imagine même pas une seconde entreprendre quoi que ce soit avec une de ses nombreuses étudiantes. Raconter l'épilogue revient à le déflorer. Personnellement, j'ai bien aimé cette histoire qui traite de passion obsessionnelle autant que du monde de l'école. Un livre cruel.
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