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Critique de Henri-l-oiseleur


Il y a une égyptologie pour gogos, entre musiques langoureuses de harems hollywoodiens et affabulations ineptes à la Christian Jacq, et une égyptologie rigoureuse, fondée sur le terrain, l'archéologie et les documents épigraphiques. La seconde, évidemment, est moins séduisante que les pharaonnes indomptables et les drapés suggestifs, et avec l'ouvrage de Michel Baud, qui ouvre la collection de biographies pharaoniques de l'éditeur Pygmalion, on entre dans le vif du sujet. Djéser, monté sur le trône vers 2650 avant notre ère, est déjà une figure reconstruite au prix d'une longue enquête documentaire, dont la première partie de l'ouvrage rend compte. Bien sûr, on ne sait rien de la personne de ce roi (on apprend dans les bonnes écoles qu'il est impossible de s'imaginer les "personnalités" antiques, à moins de tomber dans des anachronismes délirants). Il est associé à la figure d'Imhotep, qui acquit par la suite une stature divine et sauva son maître de l'oubli. La deuxième partie du livre décrit le complexe funéraire de ce roi, la fameuse pyramide à degrés (la seule à nous être parvenue en l'état) et toutes les interprétations que l'on peut en faire sur l'état pharaonique et son idéologie, mais aussi ses évolutions techniques (usage plus fréquent de la pierre, à la place de la brique crue, invention de la pyramide, métamorphoses de l'architecture funéraire). Enfin, Michel Baud reconstitue la monarchie, l'administration et la société égyptiennes dans la mesure du possible, en s'appuyant surtout sur l'épigraphie, en Egypte même, au Sinaï et en Nubie. Il lui est même possible de concevoir le maillage politique et administratif du pays, en faisant parler les témoins monumentaux et écrits.
Cet ouvrage est donc moins une biographie qu'une description commentée des monuments de l'époque, rédigée avec sobriété, sans grand souci d'élégance ni de variété stylistiques. La lecture de ce livre est donc, à la fois, instructive et plutôt morne, comme la prose habituelle des archéologues.
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