Vent mauvais

La bande dessinée de Cati Baur met en scène un homme plein d'espoir sur ce changement mais qui se retrouve dans un bourbier. Il veut absolument écrire ce scénario sans pour autant être convaincu de sa sincérité. Cati Baur dépeint le quotidien d'un homme qui ne se raccroche pas au réel. Avec son sens des dialogues, une certaine désinvolture et des couleurs qui interpellent, l'autrice raconte sans lourdeur l'errance d'un être. Elle n'en fait pas une tragédie mais un drame qui à tout moment, par la tendresse surtout des femmes autour de lui (ses filles et Marjolaine, sa voisine, bientôt beaucoup plus), peut basculer dans les sourires. Dans cette histoire, on sent percer la cruauté de ce réalité, même dans les moments d'aveuglement de Béranger. Les relations avec ses filles sont particulièrement touchantes dans cette écoute qui existe entre eux. Marjolaine dont la relation avec ses parents est délicate, rapidement sans issu, donne un certain écho à la situation de Béranger. C'est tout un tissu social que met en scène Cati Baur avec en fond, les éoliennes, points de repère dans le paysage, représentantes de toutes les perturbations vécues par les personnages, des perturbations rarement nommées et pourtant toujours là. Toute la narration est justement axée sur ce besoin de nommer les relations, les êtres, pour finalement mieux saisir la vie que l'on tente d'avoir, voire de construire.
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