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Critique de florencem


Charybde était une totale inconnue pour moi, donc j'étais d'autant plus contente en commençant son histoire. Un peu de surprises, c'est toujours agréable dans une lecture, même si ici, avec cette collection mythologie, on se doute que la fin ne sera jamais : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

L'histoire de Charybde commence malheureusement comme celle de beaucoup de « monstres ». Un petit faux pas, un Dieu à l'égo surdimensionné, une punition bien plus cruelle qu'elle ne l'aurait dû. Mais ici, Charybde arrive à se trouver une compagne dans son malheur : Scylla que l'on avait déjà vu dans un des autres tomes. Un petit peu de répit avec cette « amitié » même si encore une fois le récit est triste et mélancolique.

Oui, on ne rigole pas avec les histoires de Sylvie Baussier, et ici, j'ai trouvé que le destin de Charybde était particulièrement prenant dans le sens où l'on sent peu à peu l'abandon la gagner. C'est très dur à lire, surtout quand on sait que sa punition n'était pas méritée. Pour moi, on y voit l'écho d'une dépression qui finit par une sorte de suicide. Charybde disparait autant physiquement que psychologiquement.

Et j'allais mettre en avant un défaut de l'histoire mais au final en écrivant cette chronique, je me dis que ce n'en est pas vraiment un. Il y a une répétition, assez importante, concernant la punition de Charybde. Elle revient très régulièrement, et je trouve, avec le recul, qu'elle est aussi un témoin de cette dépression. le fait de rester coincer, de se reculer encore un peu plus du monde, d'être dans une boucle sans fin.

La notion de justice est aussi mise plusieurs fois en avant. Pour moi, jusqu'à présent, l'auteur a souvent parlé d'injustice, le destin des « monstres » en est l'incarnation d'ailleurs. Mais y a-t-il une justice dans tout cela aussi ? Et en voyant les héros toujours s'en sortir, en se montrant souvent pas très réglos… je me dis que non. Une métaphore aussi envers des classes de notre société. Riches et pauvres, parfaits et différents. Charybde elle-même ne se considère pas comme étant belle a un moment donné et sa gloutonnerie, le défaut qui a fait basculer sa vie, rappelle également notre société grossophobe.

Donc, Charybde est un récit à plusieurs niveaux, riche, difficile mais abordable aussi. Il met peut-être aussi plus les travers de notre société actuelle en avant que les autres romans de la collection. Collection que je recommande toujours autant d'ailleurs, et j'ai hâte de découvrir qui seront les prochains héros à être mis sur le devant de la scène.
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