Monster

Le soir ou son meilleur ami policier se présente dans son cabinet avec un prisonnier contusionné, l'existence de Paul Becker, médecin à Naples en Floride, bascule dans un cauchemar. Suite à la découverte d'un téléphone portable oublié, contenant la photo d'un enfant disparu, d'une scène d'orgie impliquant des mineurs et un cliché de son père, la vie du médecin et celle de ses proches va s'écrouler. Associé à un vaste complot mené par un influent réseau pédophile, menacé de tout côté, traqué par le F.B.I, la police et un prédateur psychopathe, il va devoir s'enfuir pour mener, au péril de sa vie, l'enquête qui démontrera son innocence et sauvera sa famille. L'auteur maitrise bien son récit et les rebondissements de son intrigue, multipliant les faux semblants et les positions équivoques mais l'ensemble manque autant d'inventivité que de crédibilité. Même si il ne distille que progressivement les informations pour maintenir le suspense, on suit les évènements sans se passionner outre mesure ni s'inquiéter pour le sort des protagonistes ou de l'issue finale. Les questionnements existentiels à répétition des divers personnages comme les longs examens de conscience de Paul Becker ne présentent pas vraiment d'utilité pour l'intrigue au même titre que ses errances mémorielles. A force de vouloir mélanger les thématiques pour complexifier exagérément l'histoire, l'auteur finit par surcharger son récit et se perdre dans la surenchère avec des sauvetages inopinés à l'ultime moment, des situations peu réalistes et des rebondissements improbables. La conclusion heureuse et totalement complaisante achève de décrédibiliser une oeuvre qui à la base se voulait violente, sordide et intrigante.
La trame générale présentait un intéressant potentiel mais mis à part quelques rares idées opportunes et certains passages où le suspense est bien mené, on baigne pour l'essentiel dans une platitude oscillant entre le fantaisiste et le redondant. Patrick Bauwen se contente d'élaborer avec Monster un thriller standard, tout juste passable, peu subtil et sans grande originalité.