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Critique de Luniver


Farah a toujours vécu dans le domaine de Liberty House, une secte qui accueille à bras ouverts tous les marginaux de la société : électrosensibles, autistes, toxicomanes, etc. Généreusement financée par quelques vieilles personnes à la fortune confortable, la secte prône l'amour universel, et surtout l'acceptation de tous les corps, loin des diktats du monde moderne. Dans Liberty House, il y a des corps obèses, flasques, vieux, meurtris et personne ne doit s'en préoccuper.

Ce discours est heureux pour Farah. Déjà considérée comme moche à l'enfance, l'adolescence lui joue un nouveau tour. Elle découvre en effet être intersexuée : un vagin de quelques centimètres, et des caractéristiques physiques masculines qui se décident soudainement à se manifester.

Pas facile dans ces conditions de construire son identité, même quand le discours entendu depuis son enfance prône la bienveillance. Bien qu'élevée dans une société hors-normes, pouvoir définir son identité reste important, et les trajectoires compliquées des autres membres du groupe ne lui est que de peu d'utilité. Ses parents ont démissionné de leur rôle depuis longtemps, seul le gourou de la secte tente de la guider. Mais là encore, le passage à l'âge adulte lui fait également prendre conscience des fissures qui se cachaient dans les préceptes d'amour universel défendus par la secte.

Le ton est léger, souvent cru et ne s'embarrasse pas de métaphores. le livre devrait sans doute convenir parfaitement à un public lycéen : il aborde une foule de thèmes brûlants – la beauté, le genre, la sexualité, l'immigration et l'accueil des réfugiés, les sectes… – sans chercher à donner de leçons. Les protagonistes ont des avis différents, ce qui est une bonne manière de lancer un débat.
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